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Vu de Tokyo

Panthéonisation de Badinter : au Japon, il y a toujours la peine de mort et personne pour l’abolir

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Tant qu’il maintient la peine capitale, qui plus est sous une forme des plus cruelles, le Japon ne peut pas être considéré comme une démocratie pleine et entière.

Vue de la prison d'Osaka au Japon. (PhilAugustavo/Getty Images/iStockphoto)
ParKaryn Nishimura
correspondante à Tokyo
Publié le 09/10/2025 à 13h23

Non, hélas, il n’existe pas de «Robert Badinter japonais». Au moment où l’homme de l’abolition de la peine de mort en France entre au Panthéon, me voilà condamnée à déplorer pour la énième fois cette absence d’équivalent de ce Juste de France dans le pays où je vis depuis vingt-cinq ans, le Japon. Que faire pour que cette nation, tant admirée par ailleurs, en finisse avec la peine capitale ? Depuis le temps, j’ai posé maintes fois la question de l’abolition à une flopée de ministres de la Justice et de porte-parole du gouvernement, ne recevant en guise de réponse que des sempiternels «éléments de langage» : «Il n’est pas opportun d’en débattre ; la peine de mort est une sanction importante dans l’arsenal pénal du Japon ; chaque pays est souverain en la matière.» Et ces dirigeants, qui n’ont pas même personnellement réfléchi à la question, de s’appuyer sur un sondage quinquennal du gouvernement selon lequel «80 % de la population est pour la peine de mort». Jusqu’à asséner un argument insensé : la valeur dissu