Une condamnation et une arrestation. Quarante-huit heures après l’assassinat par balles à Bangkok de l’ancien député franco-khmer d’opposition, Lim Kimya, Paris a condamné ce jeudi 9 janvier le meurtre de ce ressortissant français et membre de l’opposition cambodgienne, qui avait été élu en 2013 au Cambodge. La France «suivra avec attention l’enquête diligentée par les autorités thaïlandaises afin de faire toute la lumière sur les faits», a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine.
Lim Kimya, 74 ans, avait été tué par un homme à moto, mardi en fin d’après-midi, dans un district touristique de Bangkok, où un bus en provenance de Siem Reap (Cambodge) venait de le déposer, en compagnie de sa femme française. Des images de vidéosurveillance diffusées dans la presse thaïlandaise montraient le suspect circulant sur un scooter rouge, en jean et avec un sac en bandoulière.
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La Thaïlande a émis un mandat d’arrêt mercredi contre le tueur. Dans la soirée, la police cambodgienne annonçait l’arrestation d’un suspect dans la province frontalière de Battambang. «Le tueur est un citoyen thaïlandais, et un ancien soldat thaïlandais», selon un porte-parole de la police cambodgienne, Chhay Kim Khoeun. Agé de 41 ans, il serait un ancien marine. Il s’appelle Ekkalak Pheanoi, d’après la police cambodgienne, ou Ekkalak Paenoi selon des médias thaïlandais. «Nous enquêtons sur le mobile. Pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup d’informations, si ce n’est qu’il travaille comme chauffeur de moto-taxi», a indiqué à l’AFP Sanong Sangmanee, responsable de la police du quartier de Bangkok où a eu lieu le meurtre.
Dès mardi soir, la figure de l’opposition cambodgienne Sam Rainsy, exilé en France depuis 2015, avait dénoncé l’assassinat «politique» de son «collègue» par des «hommes de main de Hun Sen», dont la famille dirige le royaume d’une main de fer. «On peut voir la main de Hun Sen derrière l’assassinat de Lim Kimya comme on l’a vue derrière les innombrables crimes politiques au Cambodge restés toujours impunis», a-t-il écrit, dans un message sur Facebook publié dans la nuit de mardi à mercredi.