Menu
Libération
Haine en ligne

Pour Amnesty, «Facebook-Meta a joué un rôle central dans la déshumanisation des Rohingyas»

Article réservé aux abonnés
Amnesty montre dans un nouveau rapport comment les systèmes et les pratiques du réseau social ont promu et incité à la violence contre cette communauté musulmane en Birmanie. L’entreprise savait et s’est abstenue d’agir.
Des réfugiés rohingyas dans la zone frontalière entre le Birmanie et le Bangladesh, en 2017. (Yousuf Tushar/LightRocket via Getty Images)
publié le 29 septembre 2022 à 0h00

Si ce n’est pas formellement une accusation, c’est en tout cas un ferme appel adressé à Facebook-Meta pour réellement agir face à la haine en ligne. Et réparer ses erreurs manifestes. Dans un rapport publié ce jour – L’atrocité des réseaux sociaux : Meta face au droit à réparation des Rohingyas, Amnesty International écrit que «Meta a considérablement contribué aux atteintes aux droits de l’homme subies par les Rohingyas», lors des attaques de 2017 et dans les mois précédents. A partir du 25 août de cette année-là, environ 745 000 personnes ont fui vers le Bangladesh voisin. Au moins 20 000 personnes ont trouvé la mort lors de l’assaut violent et planifié des forces birmanes contre les musulmans rohingyas de l’Etat Rakhine (dans l’ouest du pays).

«Les algorithmes dangereux, les fils d’actualité, le système de recommandations de la plateforme et sa quête effrénée du profit ont activement promu et amplifié les violences contre cette communauté, rappelle Patrick de Brun, chercheur spécialisé sur les nouvelles technologies et les droits humains et auteur du rapport pour Amnesty. L’entreprise a joué un rôle central dans la diffusion des discours de haine contribuant à la déshumanisation des Rohingyas et sa responsabilité est très engagée. Pour tout dire, l’entreprise a peut-être même empiré les choses.» En connaissance de cau