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Vu de Séoul

Pour les Coréennes, des cliniques bling-bling après le bébé

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Malgré la dénatalité, le pays a développé depuis une trentaine d’années des établissements post-partum extrêmement onéreux. La plupart des jeunes mères y séjournent, pour se reposer et appréhender leur nouveau rôle.
Pour s’offrir pendant une quinzaine de jours la chambre «suprême», les patientes doivent parfois débourser jusqu'à 5 700 euros. (skaman306/Getty Images)
par Arthur Laffargue, correspondant à Séoul
publié le 1er juin 2024 à 14h48

Au pays qui ne fait pas d’enfant, les mères sont reines. En Corée du Sud, où le taux de fécondité plonge d’année en année (0,72 enfant par femme en 2023), les mères qui viennent d’accoucher choisissent en grande majorité de séjourner dans des coûteuses cliniques post-partum, appelées sanhujoriwon.

Bienvenue à «Versailles» – en français dans le texte – un sanhujoriwon du chic quartier de Songpa, à Séoul. Dans ce qui ressemble à s’y méprendre à un hôtel de luxe, les jeunes mamans peuvent profiter du spa ou bien recevoir des soins pour masquer les vergetures et corriger le «relâchement cutané», peut-on lire sur son site Internet. Presque deux semaines après son arrivée, Kim Go-eun, 36 ans, chante les louanges de ce traitement de faveur : «J’ai tellement aimé les massages que je n’ai pas arrêté d’en redemander. Aujourd’hui, j’ai presque perdu tout le poids que j’avais pris pendant ma grossesse», se réjouit cette employée de l’industrie de la musique.

Pour s’offrir pendant une quinzaine de jours la chambre «suprême», Kim Go-eun a dû débourser plus de 5 700 euros. Son mari, cadre dans un label de K-pop, passe l’essentiel de ses journées avec elle dans ce logement tout équipé, avec vue sur le paisible lac Seokchon et la Lotte Tower, haute de 555 m. Pour la chambre d’entrée de