L’Australie ne restera pas les bras croisés face à la crise qui secoue les îles Salomon depuis mercredi. Le Premier ministre Scott Morrison a ainsi annoncé ce jeudi l’envoi «immédiat» de troupes pour aider à préserver «la paix et la stabilité» de son proche voisin en proie à des émeutes violentes. Une décision rapide qui correspond à une logique historique et géopolitique.
Comment expliquer cette flambée de violences ?
Un Parlement sous pression, des bâtiments en flammes, des scènes de pillage dans le quartier chinois, un couvre-feu mercredi… Honiara, la capitale des îles Salomon, est le théâtre d’affrontements. En cause, dans ce pays parmi les plus pauvres de la région : les inégalités dans la distribution des ressources, la corruption des services gouvernementaux, mais, surtout, la politique étrangère du Premier ministre Manasseh Sogavare. En septembre 2019, ce dernier décidait en effet de mettre un terme à trente-six ans de relations diplomatiques avec Taiwan pour se rapprocher de la Chine. Une décision dénoncée ouvertement par la province de Malaita, d’où sont issus la plupart des manifestants. Malaita maintient le lien avec Taiwan et continue de percevoir des aides de Taipei et de Washington. L’archipel, qui comprend une petite communauté d’immigrés chinois, est devenu un terrain de lutte d’influence entre Pékin et Taiwan. Jeudi, les autorités chinoises ont fait part de leur «grande préoccupation» après les émeutes. Indépendant de la Grande-Bre