Menu
Libération
Décryptage

Pourquoi les intérêts chinois sont pris pour cible au Pakistan

Article réservé aux abonnés
Assimilée à une puissance coloniale qui spolie les richesses des Pakistanais, la Chine fait les frais des assauts de groupes talibans et baloutches dont les attentats meurtriers croissants ont des ramifications en Afghanistan.
Après l'attentat-suicide près de Besham le 26 mars. (AFP)
publié le 6 avril 2024 à 10h08

Les ouvriers sont revenus sur le chantier, mais le retour de la confiance, si elle a un jour existé entre Chinois et Pakistanais, risque de prendre encore du temps. Le groupe Power China a repris, mercredi 3 avril, la construction du colossal barrage hydroélectrique de Diamer-Bhasha dans le nord du Pakistan. Elle avait été suspendue après la mort la semaine dernière dans un attentat-suicide – sur une route de montagne près de Besham – de cinq ingénieurs chinois employés sur un autre site, celui du barrage de Dasu, et de leur chauffeur pakistanais. Là, les travaux menés par le groupe China Gezhouba, sont toujours à l’arrêt. Plus de 1 250 Chinois interviennent sur ces deux projets.

Depuis, les autorités pakistanaises ont renforcé les équipes et la sécurité, multiplié les patrouilles et les arrestations. Parmi la dizaine d’individus placés en détention provisoire, certains sont des ressortissants afghans, selon des policiers locaux. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais «les premiers éléments de l’enquête suggèrent l’implication» des talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), a indiqué à l’AFP une source policière. En janvier 2023, ce groupe taliban avait signé un attentat sanglant en visant la mosquée du quartier général de la police à Peshawar : 89 personnes avaient été tuées, et près de 1