Leurs histoires commencent toutes par une déchirure soudaine. Un jour ordinaire, sans prévenir, il ou elle a été emmené de force, puis n’est jamais revenu. Frères, sœurs, épouses, enfants… ce jeudi 15 août, ils sont une centaine à manifester devant les grilles du Club de la presse de Dacca, la capitale du Bangladesh. Certains brandissent des portraits de l’être disparu, d’autres crient dans un microphone leurs insoutenables années d’attente et leur impatience. L’ONG Mayer Daak («l’appel des mères»), qui recense au moins 600 disparitions forcées depuis 2009, a donné rendez-vous à ces familles pour réclamer l’ouverture des portes et des archives d’Aynaghar, le mystérieux réseau de prisons de Sheikh Hasina, restée quinze ans Première ministre avant d’être chassée du pouvoir lundi 5 août.
A lire aussi
«En 2014, nous allions partir vers la ville de Chittagong quand des policiers ont soudainement frappé à la porte de la maison, se souvient Imon Omar, 30 ans, très ému. Sous mes yeux, ils ont embarqué mon père. Les jours, puis les années ont passé, mais il n’est jamais re