C’est le dernier et c’est bientôt la fin. Jusqu’à jeudi, Khieu Samphan comparaît pour l’appel de sa condamnation en 2018 pour «génocide». L’ex-chef de l’Etat des Khmers rouges entre 1976 et 1979 avait écopé de la perpétuité lors de ce verdict historique. Jamais jusqu’alors les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), chargées de juger les principaux responsables de la machine de mort khmère rouge entre avril 1975 et janvier 1979, n’avaient retenu ce qualificatif. Pour la première fois il y a trois ans, le tribunal avait jugé que le «crime de génocide était établi» à l’encontre des Vietnamiens, de la communauté des Chams et d’autres minorités religieuses. Ses avocats ont fait valoir lundi que les CETC, soutenu par les Nations unies, qui avaient adopté une « approche sélective » des témoignages et n’avait pas accordé l’importance voulue aux éléments en sa faveur. L’accusé doit s’exprimer jeudi.
Billes d’encre dans un visage rond au duvet blanc, Khieu Samphan avait été condamné aux côtés de Nuon Chea, alias «frère numéro 2», l’idéologue froid du régime. Ce dernier est mort en détention en août 2019. Aujourd’hui, Khieu Samphan, 90 ans, reste le dernier survivant du régime génocidaire. Seul en piste dans un tribunal hybride, divisé et léthargique qui ne jugera plus que des seconds couteaux si d’aventure les juges cambodg