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Provocation

Pyongyang lance un nouveau missile après le départ de Kamala Harris de Corée du Sud

Corée du Nord, l'escaladedossier
Cela porte à trois le nombre de lancements réalisés par la Corée du Nord cette semaine. Ils sont «sans précédent» en termes de fréquence, selon le ministre de la Défense japonais.
La Corée du Nord a lancé trois missiles cette semaine. (Jung Yeon-Je/AFP)
publié le 29 septembre 2022 à 15h28

Deux tirs de bienvenue et un d’au revoir. La Corée du Nord a lancé ce jeudi un nouveau missile balistique non identifié en mer, d’après l’armée sud-coréenne. Le ministère de la Défense japonais, cité par les garde-côtes de ce pays, a également fait état d’un possible missile balistique par la Corée du Nord. Ce nouveau tir intervient quelques heures à peine après le départ de Corée du Sud de la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui avait visité plus tôt dans la journée la frontière sud-coréenne, lourdement fortifiée. L’objectif de ce voyage était de renforcer les engagements en matière de défense entre Washington et Séoul.

La Corée du Nord avait procédé à deux tirs de missiles balistiques dans les jours précédant la venue de la dirigeante américaine, poursuivant une série record de tests d’armes depuis le début de l’année. Pour le ministre de la Défense Toshiro Ino, cette série de tirs de missiles par la Corée du Nord est «sans précédent» en termes de fréquence. «Ces tirs de missiles répétés ne peuvent pas être tolérés», a-t-il ajouté. Il a été demandé aux navires passant dans la zone d’être vigilants.

L’engagement des Etats-Unis pour la défense de la Corée du Sud est «inébranlable», a déclaré Kamala Harris, assurant que Washington et Séoul étaient «alignés» dans leur réponse à la menace croissante des programmes d’armement du Nord. Principal allié de la Corée du Sud en matière de sécurité, les Américains ont déployé environ 28 500 soldats dans le pays.

La Corée du Nord se fait menaçante

Le président conservateur sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions en mai, a promis de renforcer la coopération militaire avec les Etats-Unis, après l’échec rencontré par son prédécesseur dans ses tentatives de rapprochement diplomatique avec le Nord. Un rapprochement qui ne plaît pas à Pyongyang qui avait averti lundi que la Corée du Sud et les Etats-Unis risquaient de déclencher une guerre après que les deux alliés ont entamé leurs premiers exercices navals combinés en cinq ans près de la péninsule.

D’après l’agence de renseignements de Séoul, la Corée du Nord se préparait à procéder à un nouvel essai nucléaire. Pyongyang ne dément pas s’intéresser de très près au nucléaire, ayant adopté début septembre une nouvelle doctrine proclamant que le pays ne renoncerait jamais à l’arme atomique. Le pays de Kim Jong-un aurait d’ailleurs achevé «un troisième tunnel sur son site nucléaire de Punggye-ri», selon les déclarations du député Yoo Sang-bum aux journalistes après une réunion des services secrets à Séoul.

Pyongyang choisira probablement la période comprise entre «le prochain congrès du Parti communiste chinois, le 16 octobre, et les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, le 7 novembre», assure-t-il, pour effectuer un essai nucléaire. Le régime nord-coréen a testé des bombes atomiques à six reprises depuis 2006. Le dernier essai en date, et le plus puissant, est survenu en 2017, d’une puissance estimée à 250 kilotonnes. La Corée du Nord a, pour sa part, évoqué une bombe à hydrogène.