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Analyse

Quatre-vingts ans après Hiroshima : au Japon, un «tabou nucléaire» vacillant

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Forte du prix Nobel de la paix décerné en 2024 à l’organisation Nihon Hidankyo, la société civile de l’archipel s’alarme de l’environnement sécuritaire international. A rebours de certains politiques locaux, les militants insistent pour que Tokyo signe enfin le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
A Hiroshima le 2 août 2025. (Fred Mery / Koga photos/Hans Lucas pour Libération)
publié le 6 août 2025 à 6h24

Elle a beau remonter à 1945, la double frappe sur Hiroshima et Nagasaki reste terriblement d’actualité au Japon, seul pays à avoir souffert du feu atomique. Les 6 et 9 août sont dans l’archipel des journées douloureuses, où l’on commémore la disparition d’au moins 214 000 personnes, rien que pour les derniers mois de 1945. Et l’on rappelle le traumatisme vécu alors par les Japonais.

Aujourd’hui, on compte encore 99 130 hibakushas, ceux qui, littéralement, ont été «affectés par l’explosion et irradiés». Ils sont de plus en plus âgés, certains très malades, atteints de cancers, de leucémies et de maladies consécutives aux bombardements américains, et leur nombre baisse désormais très rapidement.

«Pas éluder le débat»

Cette année, quatre-vingts ans après les bombes qui ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie, la question nucléaire s’est même invitée dans la campagne des sénatoriales. Début juillet, Saya, une candidate du parti d’extrême droite Sanseito, a fait des vagues en déclarant que «l’armement nucléaire <