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Libération
Premier bilan

«Quelle terrible façon de commencer l’année» : au Japon, les séismes de lundi ont fait au moins 57 morts

Une partie du Japon a été dévastée par un séisme. Le lendemain, ce mardi 2 janvier, l’heure est au bilan : le dernier état des lieux provisoire monte à 57 morts, 14 blessés graves. Les dégâts matériels, eux, sont considérables.
Vue aérienne de la ville de Wajima, où le séisme de lundi a provoqué un gigantesque incendie lundi 1er janvier 2024. (Photo/AFP)
publié le 2 janvier 2024 à 8h54
(mis à jour le 2 janvier 2024 à 18h47)

Une course contre la montre pour retrouver des survivants après la série de séismes - plus de 150 secousses sismiques - dans le centre du pays, le 1er janvier. Les séismes ont fait de «nombreuses victimes» et d’importants dégâts matériels, a déclaré mardi le Premier ministre japonais Fumio Kishida : les autorités du département d’Ishikawa, dont fait partie la péninsule de Noto, épicentre du plus fort tremblement de terre, ont fait état d’au moins 57 morts, 14 blessés graves et «beaucoup» de blessés légers, selon un bilan provisoire.

Plus de 32 000 foyers restent privés d’électricité et de nombreuses agglomérations du département d’Ishikawa n’ont plus accès à l’eau potable. Lundi, plus de 60 000 habitants avaient reçu des consignes d’évacuation, selon l’agence nationale de gestion des incendies et catastrophes naturelles.

«C’était une secousse tellement puissante», se souvient Tsugumasa Mihara, 73 ans, faisait la queue devant la mairie de Shika, une petite ville de la péninsule de Noto, pour récupérer des réservoirs d’eau potables. Avant d’ajouter : «Quelle terrible façon de commencer l’année.» L’étendue des destructions s’est révélée au lever r du soleil : partout, des maisons anciennes, en bois, et bâtiments effondrés, des routes crevassées, des bateaux de pêche ayant chaviré ou s’étant échoués, et des incendies persistants au milieu de ruines fumantes.

«Tenez bon ! Tenez bon !», criaient des pompiers débordés en train de se frayer une voie d’accès dans les décombres à l’aide d’une scie électrique et en rampant, selon des images de la télévision japonaise filmées à Wajima, un petit port historique dans le nord de la péninsule de Noto où un grand incendie a ravagé une partie du centre-ville. Un immeuble commercial de six étages s’est également effondré à cause du séisme.

Le douloureux souvenir de 2011

Un millier de soldats des Forces japonaises d’autodéfense (FJA), ainsi que plus de 2 000 pompiers et quelque 630 policiers sont arrivés en renfort dans les zones sinistrées, a précisé mardi Fumio Kishida. Le Premier ministre avait aussi annoncé lundi l’envoi de biens de première nécessité comme de l’eau potable, de la nourriture, des couvertures, de l’essence ou encore du fioul, par avion ou par bateau.

Survenu lundi 1er janvier, le principal séisme parmi plus de 150 secousses importantes ressenties jusqu’à ce mardi matin a été enregistré à une magnitude de 7,5 selon l’Institut américain de géophysique (USGS) et de 7,6 selon l’agence météorologique japonaise (JMA). Ce tremblement de terre, ressenti jusqu’à Tokyo à 320 km à vol d’oiseau de Noto, a aussi causé d’immenses dégâts matériels et provoqué un tsunami sur les côtes de la mer du Japon, finalement resté de faible ampleur : des vagues de 1,2 mètre de haut maximum. Le niveau de risque de tsunami, qui avait initialement déclenché une rare alerte maximale de la JMA, a ensuite été rétrogradé puis définitivement levé mardi.

Le Japon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d’un tsunami géant en mars 2011 sur les côtes nord-est du pays, une catastrophe qui a fait quelque 20 000 morts et disparus. Ce désastre avait aussi entraîné l’accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986. «Aucune anomalie» n’a été détectée dans les centrales nucléaires du pays, avait assuré dès lundi l’autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA).

Mise à jour à 18 h 47 avec un nouveau bilan;