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Témoignage

Reconnaissance de l’accueil «indigne» des rapatriés d’Indochine : «Nos familles ont souffert en silence et ça arrangeait tout le monde»

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Entre 4 000 et 6 000 personnes ont vécu dans des camps en France à la suite de la guerre d’indépendance. C’est le cas de la famille de Patrick Fernand, 68 ans, retraité, qui raconte ses souvenirs à «Libé».
Devant le monument à la mémoire des premiers arrivants au camp de Sainte-Livrade-sur-Lot, le 7 octobre 2020. (Rodolphe Escher/Libération)
publié le 10 juin 2025 à 18h17

La France reconnaît désormais «l’indignité» des «conditions d’accueil» de milliers de personnes rapatriées d’Indochine entre 1954 et 1975. Cinquante ans plus tard, le 3 juin 2025, les députés de l’Assemblée nationale ont approuvé à l’unanimité un texte transpartisan qui prévoit une journée nationale d’hommage ainsi qu’une procédure de réparation financière pour les «harkis» d’Indochine. Le rapporteur du texte, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, décrit «le calvaire» qu’ils ont vécu «dans des camps dirigés par d’anciens cadres coloniaux» tandis que la France «s’est comportée comme une puissance coloniale».

Sur les 44 000 rapatriés, entre 4 000 et 6 000 ont été installés dans des camps supposément provisoires : à Noyant-d’Allier (Allier), à Bias (Lot-et-Garonne) et à Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Ce dernier, considéré comme le plus grand des trois, aurait vu passer près de 3 000 personnes. Des dernières résidentes, des gra