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Reconnaissance

Référendum : l’Australie divisée sur le statut des peuples premiers

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Organisé par le gouvernement Albanese, le vote «historique» de samedi 14 octobre invite les Australiens à s’exprimer sur le principe d’une «voix» aborigène scellée dans la Constitution. Son résultat demeure très incertain après une campagne clivante.
Manifestation à Melbourne le 17 septembre en faveur du «oui» au référendum sur la reconnaissance constitutionnelle des aborigènes. (Abigail Varney/Libération)
par Valentine Sabouraud, correspondante à Melbourne
publié le 13 octobre 2023 à 7h45

Ce serait une avancée majeure pour les droits des aborigènes en Australie. Modifier ou non la Constitution du pays pour en reconnaître ses peuples premiers grâce à la création d’un organe représentatif qui conseillerait le Parlement sur les sujets qui les concernent : 17,7 millions d’électeurs australiens sont appelés ce samedi 14 octobre à donner leur avis. Et à l’approche du scrutin, la tendance est au rejet avec 50 % contre, 45 % pour et 5 % d’indécis, selon un sondage de Roy Morgan – une volte-face comparée aux 65 % qui soutenaient cette «voix» en août 2022.

Pour comprendre, il faut revenir en 2017, lorsque 270 délégués de tribus aborigènes et insulaires du détroit de Torrès publient la «déclaration d’Uluru», texte de réconciliation qui rappelle le lien fondamental de ces dernières avec leur terre. Constatant une situation de crise et d’impuissance des peuples premiers, il soumet trois demandes aux Australiens : une «voix» inscrite dans la Constitution, qui permettrait d’émettre des avis au gouvernement et au Parlement, la négociation de traités et «une parole de vérité» sur l’histoire contemporaine des aborigènes. Rejetées par le Premi