Est-ce le retour de la politique des blocs ? La visite d’Etat de Xi Jinping à Moscou intervient dans un contexte de tensions accrues entre les deux grandes puissances orientale et occidentale que sont la Chine et les Etats-Unis. Depuis quelques mois, le président chinois adopte une forme de diplomatie plus «traditionnelle» que celle, purement commerciale, que Pékin a longtemps privilégiée. Une posture qui irrite de plus en plus les Américains et qu’ils essayent, avec plus ou moins de succès, de contrebalancer. Au-delà de la Russie où Xi Jinping se présente en position de force face à un leader affaibli, Pékin joue désormais sur tous les terrains. De Taiwan et la région indo-pacifique, zones géographiquement sensibles, à l’Afrique, où Pékin domine commercialement depuis longtemps, et désormais au Moyen-Orient – longtemps négligé –, Pékin ne s’interdit plus rien. Avec comme objectif très visible de prendre le pas sur le géant américain et d’accentuer une ligne de démarcation claire entre l’Occident et le reste du monde.
Taiwan, l’épicentre des tensions
Le mois prochain, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, doit rencontrer en Californie le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy. Même si la visite est présentée comme un geste d’apaisement, elle risque de tendre encore plus les relations entre Pékin et Washingto