Menu
Libération
Interview

Résistance en Birmanie : «La junte militaire n’hésite pas à tout détruire»

Article réservé aux abonnés
Après la reprise de Loikaw lundi par l’armée, Khun Bedu, à la tête de l’un des plus importants groupes de résistance au général Min Aung Hlaing, les KNDF, décrit les difficultés humaines provoquées par cette guerre et le manque de munitions. Sans perdre l’espoir de reprendre le dessus.
Un soldat karenni tire une grenade depuis le toit d'un hôtel lors d'affrontements avec la junte militaire à Loikaw, en Birmanie, en novembre 2023. (Siegfried Modola)
publié le 28 août 2024 à 18h13

La joie des commémorations a été de courte durée. Quelques heures après avoir célébré le troisième anniversaire de la création de la police de l’Etat Karenni par la résistance à la junte, Khun Bedu a appris que ses troupes devaient se retirer de la capitale de l’Etat, Loikaw, et se préparer à de nouveaux combats. Dans ce qui ressemble à une opération de reconquête, l’armée birmane avance également vers la ville voisine de Demoso, avec l’aide de milices supplétives.

Agé de 40 ans, Khun Bedu est le président de la Force de défense des nationalités karenni (KNDF), l’un des principaux et plus puissants groupes de résistance armée formés en réaction au coup d’Etat militaire de février 2021. Les KNDF, qui opèrent sous le commandement de l’Armée karenni fondée en 1948, visent à regrouper toutes les forces de jeunesse de la région afin de lutter plus efficacement contre la junte