En juin au G7 de Cornouailles, le Premier ministre australien échangeait un coup de coude taquin avec le président français. Trois mois plus tard, c’est un «coup de poignard dans le dos» que Scott Morrison a infligé au pays en annonçant par voie de presse la fin du «contrat du siècle» qui scellait l’achat de 12 sous-marins par l’Australie à la France.
Derrière la bonhomie de façade et les embrassades faciles, se cache d’abord un homme qui a su saisir sa chance chaque fois qu’elle se présentait. Né en 1968 dans la banlieue de Sydney, il poursuit des études de géographie économique. Il entre au Parlement en 2007 sur le banc des libéraux, devient ministre de l’Immigration en 2013, puis de l’Economie deux ans plus tard. Il se fait alors connaître pour son intransigeance envers les demandeurs d’asile et une position procharbon outrancière.
En août 2018, il crée une première surprise. Après un imbroglio au sein du Parti libéral, il assure soutenir son Premier ministre d’alors, Malcolm Turnbull, dont le leadership est contesté. Il déclare même : «Je suis ambitieux pour lui.» Il l’est surtout pour lui-même. Deux jours après, il le remplace à la tête du parti et du pays.