Un nouveau séisme, de magnitude 5,2, a frappé ce mardi 2 septembre l’est de l’Afghanistan, toujours paralysé après un tremblement de terre dimanche soir qui a fait plus de 1 400 morts et plus de 3 100 blessés.
L’épicentre de ce nouveau séisme se situe à quelques kilomètres à peine de celui qui a fait basculer dimanche aux environs de minuit des milliers de familles dans l’horreur, avec un bilan humain parmi les plus lourds des dernières décennies dans le pays, parmi les plus pauvres au monde.
Aucune victime ni nouveau dégât n’ont jusqu’ici été rapportés et Ehsanullah Ehsan, le chef de l’Autorité de gestion des catastrophes de Kounar, la province la plus touchée dimanche, a affirmé que ce genre de «répliques sont habituelles».
Des fouilles dans les décombres
Après le premier séisme - de magnitude 6 -, la quasi-totalité des victimes ont été recensées à Kounar où, comme ailleurs, les secouristes continuent de fouiller les décombres, alors que des soignants s’attellent à réconforter ceux qui ont désormais tout perdu.
L’épicentre du séisme, à seulement huit kilomètres de profondeur - ce qui explique le lourd bilan -, a été localisé à 27 kilomètres de Jalalabad, chef-lieu de la province de Nangarhar, à la lisière de la province voisine de Kounar, selon l’US Geological Survey. C’est vers cette région que se dirigeaient lundi matin les hélicoptères de secours dépêchés par le gouvernement taliban.
Le porte-parole du ministère de la Santé à Kaboul, Sharafat Zaman, a évoqué aux premières heures suivant le tremblement de terre des «premières informations» faisant état de «330 blessés» dans les provinces orientales de Laghman et de Nangarhar : «80 dans la première et 250 dans la seconde». Il avait prévenu que le bilan dans la province voisine de Kounar était «encore plus élevé» et que «les dégâts y sont très importants». Dans ces zones reculées et à la géographie accidentée, les autorités talibanes ont envoyé des hélicoptères pour tenter d’accélérer les opérations de sauvetage. Des équipes médicales ont ainsi été dépêchées de Jalalabad et de Kaboul.
Réplique à 5,2 sur l’échelle de Richter
Le tremblement survenu au cœur de la nuit de dimanche à lundi, et suivi de cinq répliques (dont l’une de 5,2 sur l’échelle de Richter), a été particulièrement violent. Des journalistes de l’AFP ont ressenti les secousses à Kaboul pendant plusieurs secondes, ainsi qu’à Islamabad au Pakistan, à 370 kilomètres à vol d’oiseau. La mission de l’ONU en Afghanistan, l’un des derniers filets de sécurité dans un pays qui a subi de plein fouet les coupes drastiques récentes dans l’aide humanitaire internationale, s’est dite «profondément attristée par un séisme dévastateur qui a fait des centaines de morts». «Nos équipes sont sur le terrain pour apporter de l’aide d’urgence», ajoute-t-elle.
L’Afghanistan est fréquemment frappé par des tremblements de terre, en particulier dans la chaîne montagneuse de l’Hindou Kouch, près de la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne. Aussi, la province de Nangarhar avait été touchée la semaine passée par des crues subites qui avaient tué cinq personnes et provoqué des dégâts, détruisant des terres agricoles comme des zones résidentielles.
En octobre 2023, un séisme de magnitude 6,3, suivi de huit répliques, avait, selon l’ONU, fait plus de 1 500 morts et détruit plus de 63 000 habitations dans la province occidentale de Hérat. Quelque 300 écoles ou centres d’enseignement avaient été détruits dans le tremblement de terre le plus meurtrier à avoir frappé ce pays, l’un des plus pauvres au monde, en plus de 25 ans.
Mise à jour : ce mardi 2 septembre à 16 h 44, avec l’ajout d’une nouvelle secousse.