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Catastrophe

Séisme en Birmanie : les secours poursuivent leurs recherches au milieu des répliques, l’OMS évoque une urgence maximale

De nouvelles secousses ont frappé ce dimanche 30 mars Mandalay, deuxième ville du pays dévastée par le puissant séisme. Les secouristes tentent de retrouver des personnes piégées dans les décombres, alors que près de 1 700 morts ont déjà été recensés.
Des secouristes sortent une personne des décombres d'un bâtiment effondré à Mandalay, samedi 29 mars 2025. (Stringer/REUTERS)
publié le 30 mars 2025 à 17h11
(mis à jour le 30 mars 2025 à 20h23)

La terre a de nouveau tremblé ce dimanche 30 mars dans la ville sinistrée de Mandalay, où les secours tentent de retrouver des survivants piégés dans les décombres au surlendemain du puissant séisme qui a fait au moins 1 700 morts en Birmanie. S’y ajoutent 3 400 blessés et 300 disparus, selon le dernier bilan en date communiqué par la junte. L’ampleur de la catastrophe reste malgré tout difficile à évaluer avec précision et les experts craignent que ces chiffres soient encore revus à la hausse. D’autant que le conflit civil qui dure depuis le coup d’Etat de 2021 a décimé le système de santé, ce qui expose le pays à une crise d’ampleur.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce dimanche soir avoir «classé cette crise en urgence de niveau 3» ; c’est le niveau maximal d’activation de son programme d’intervention d’urgence. «Les évaluations préliminaires indiquent un nombre élevé de victimes et de blessures liées à des traumatismes, avec des besoins urgents en soins d’urgence», a déclaré l’organisation. Elle a dans le même temps lancé un appel pour trouver 8 millions de dollars, dans le but de sauver des vies et prévenir les épidémies au cours des 30 prochains jours. L’OMS a déjà dépêché en urgence près de 3 tonnes de fournitures médicales vers les hôpitaux de Mandalay et de Naypyidaw, où sont pris en charge des milliers de blessés.

Un peu plus tôt dans la journée, la Croix-Rouge a lancé un appel pour récolter en urgence plus de 100 millions de dollars pour «venir en aide à 100 000 personnes (20 000 foyers)». Une «grave pénurie» de fournitures médicales affaiblit l’assistance déployée sur place, a prévenu l’ONU. Les opérations de secours sont en outre compliquées par les dégâts subis par les hôpitaux et autres infrastructures sanitaires, ainsi que par les routes et les réseaux de communication. La Chine, l’Union européenne, l’Inde ou les Etats-Unis ont aussi décidé de prêter main-forte, répondant à l’appel du chef de la junte Min Aung Hlaing, dans un rare signe d’ouverture envers la communauté internationale.

Les agences internationales ont prévenu que la Birmanie n’avait pas les moyens d’affronter une catastrophe de cette taille. Avant le séisme, les Nations unies estimaient que quinze millions de Birmans, soit environ un tiers de la population, seraient concernés par le risque de famine en 2025.

Répliques

Survenu vendredi en milieu de journée (heure locale), le tremblement de terre de magnitude 7,7, peu profond - ce qui a augmenté son impact - a été suivi quelques minutes après par une secousse de magnitude 6,7. Depuis, des répliques restent perceptibles, ressenties encore ce dimanche vers 7h30 (1h30 heure française) à Mandalay. Une autre secousse, d’amplitude 5,1 selon l’USGS, s’est répétée vers 14 heures (8h30 heure française), aggravant la détresse des habitants.

La réplique a provoqué l’effondrement d’immeubles d’habitation et de ponts, ou crevassé les routes de l’ancienne capitale royale. Ailleurs dans la ville, les secours s’organisent pour aider les victimes et rechercher des survivants. Les sauveteurs ont cru ce dimanche avoir secouru une femme enceinte, qui a passé une cinquantaine d’heures sous les décombres d’un immeuble d’habitation, mais ils n’ont pu que constater son décès peu après.

Le tremblement de terre, le plus puissant qu’ait connu la Birmanie en plusieurs décennies, a été ressenti jusqu’à Bangkok, la capitale thaïlandaise, où 18 personnes sont mortes, principalement dans l’effondrement d’une tour en construction. Des secours espèrent toujours extraire vivants des ouvriers du site de la tour de 30 étages en construction qui s’est effondrée sous l’effet du séisme. L’opération a mobilisé de grosses pelleteuses mécaniques, des chiens renifleurs et des drones à imagerie thermique pour repérer des signes de vie.

La secousse, extrêmement rare à Bangkok, a également provoqué des fissures et fragilisé la structure de nombreux bâtiments. Les autorités locales ont annoncé le déploiement de spécialistes pour réparer 165 immeubles dimanche.

Mise à jour : à 20h23, avec l’ajout des déclarations de l’OMS.