Menu
Libération
Catastrophe naturelle

Séisme en Birmanie : plus de 3 300 morts, l’Inde continue ses livraisons d’aide humanitaire

Le décompte des victimes du tremblement de terre continue de grimper, selon les dernières annonces des médias d’Etat, publiées ce samedi 5 avril.
Lors de la livraison par l'Inde de centaines de tonnes d’aide alimentaire à la Birmanie, samedi 5 avril. ( India's Ministry of External Affairs/AFP)
publié le 5 avril 2025 à 13h40

Le bilan ne cesse de s’alourdir. Le puissant séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la Birmanie le 28 mars a fait 3 354 morts, selon un nouveau décompte rendu public ce samedi 5 avril par les médias d’Etat. Le tremblement de terre, qui a pulvérisé des immeubles et détruit des infrastructures à travers tout le pays, a également fait 4 508 blessés, et 220 personnes restent portées disparues, selon la même source.

Plus d’une semaine après la catastrophe, un grand nombre de Birmans sont forcés de dormir dehors, soit parce qu’ils n’ont plus de logement, soit de crainte que celui-ci ne s’effondre. D’après une estimation des Nations unies, plus de 3 millions de personnes ont été affectées d’une façon ou d’une autre par le séisme, qui est venu s’ajouter aux ravages de quatre ans de guerre civile.

Ces années de combats ont laissé l’économie et les infrastructures du pays en lambeaux, ce qui a considérablement entravé l’arrivée de l’aide humanitaire. La junte militaire au pouvoir a mené des dizaines d’attaques contre des groupes rebelles depuis le tremblement de terre, dont au moins 16 depuis une trêve annoncée mercredi pour faciliter les opérations de secours, selon les Nations unies.

L’Inde au secours de son voisin

De son côté, la marine indienne a livré ce samedi 5 avril des centaines de tonnes d’aide alimentaire au pays, au lendemain d’une rare rencontre entre le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le chef de la junte militaire, Min Aung Hlaing, en marge du sommet régional Bimstec, le groupement des sept nations du golfe du Bengale.

«L’Inde fait tout son possible pour aider nos frères et sœurs de Birmanie en cette période critique», a déclaré Narendra Modi dans un communiqué du gouvernement. Selon le ministère indien des Affaires étrangères, le Premier ministre a déclaré au chef de la junte militaire qu’il n’y avait «pas de solution militaire au conflit». Le dirigeant indien a souligné «l’importance d’un rétablissement rapide d’un processus démocratique par le biais d’élections inclusives et crédibles». Le général Min Aung Hlaing avait lancé un rare appel à l’aide internationale après le séisme, témoignant de la gravité de la crise. Les précédents régimes militaires du pays avaient refusé toute aide étrangère, même après des catastrophes naturelles majeures.

L’Inde a été parmi les premiers pays à envoyer d’urgence de l’aide et des équipes de secours chez son voisin après le séisme. La dernière aide en provenance d’Inde comprenait 442 tonnes de nourriture, dont du riz, de l’huile de cuisson, des pâtes et des biscuits, a précisé l’ambassade d’Inde à Rangoun.

Le principal responsable de l’aide de l’ONU, Tom Fletcher, a rencontré samedi des victimes à Mandalay, dans le centre du pays, une ville située près de l’épicentre. «La destruction est stupéfiante, a-t-il écrit sur X. Le monde doit se rassembler derrière le peuple de Birmanie.»