Le sauvetage tient du miracle. Une sexagénaire a été retrouvée ce mardi 1er avril en Birmanie après avoir été piégée pendant 91 heures sous les décombres à la suite du tremblement de terre de vendredi, ont fait savoir les autorités. La miraculée «a été retrouvée vivante» au matin dans la capitale Naypyidaw, puis «sauvée avec succès» et transportée à l’hôpital environ une heure plus tard. Selon le dernier bilan en date, 2 000 personnes sont mortes à travers le pays du fait de la catastrophe, mais l’ampleur en serait encore sous-estimée, selon les experts.
La secousse et ses diverses répliques ont ravagé quantité de bâtiments et d’infrastructures dans un pays laissé exsangue par un conflit civil. Quelque 19,9 millions de personnes avaient déjà besoin d’une aide humanitaire avant le tremblement de terre, selon l’ONU qui est en train d’évaluer l’ampleur des besoins actuels. «En ce moment, les équipes procèdent à l’évaluation des dégâts et à la collecte de données afin d’avoir une meilleure idée des besoins», a par ailleurs déclaré la cheffe de la délégation de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) en Birmanie Nadia Khoury, lors d’un point presse.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) est également présent et a dit mardi avoir acheminé du matériel d’urgence depuis Rangoun, la principale ville du pays, pour venir en aide à quelque 25 000 survivants du séisme dans les régions de Mandalay, la deuxième ville du pays, et de la capitale Naypyidaw. Afin de guider les secours et de cartographier plus efficacement les dégâts à l’aide d’images satellites, les chartes internationales «Espace et catastrophes majeures» et «Copernicus Emergency», qui permettent aux agences spatiales des pays membres d’unir leurs forces, ont été activées ce mardi.
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En dépit des craintes exprimées ces derniers jours, le coordinateur humanitaire des Nations unies Marcoluigi Corsi, a assuré mardi que les moyens de l’aide n’étaient pas captés par la junte militaire au pouvoir. «Jusqu’à présent nous avons été en mesure de fournir une assistance à la population», a-t-il déclaré depuis la capitale Rangoun. «La distribution est en cours et nous n’avons expérimenté aucun blocage jusqu’à présent», a-t-il aussi précisé, «et pour autant que je sache, il n’y a pas eu de détournement de l’aide».
Il a aussi expliqué que la réponse de l’ONU au séisme se faisait en «coordination» avec l’ensemble des acteurs sur place, y compris avec «les autorités militaires» au pouvoir, tout en soulignant que les Nations unies suivaient «les principes humanitaires internationaux d’impartialité et de neutralité».
«Les jeunes ne doivent pas craindre d’être arrêtés ou enrôlés»
La guerre civile, qui a mis à genoux les infrastructures vitales, et fracturé le pays où sont actifs des dizaines de groupes armés de minorités ethniques et d’opposants politiques, complique aussi la collecte d’informations. L’envoyée spéciale des Nations unies pour la Birmanie, Julie Bishop, a appelé lundi toutes les parties à cesser les hostilités, et à prioriser les opérations d’aide aux civils.
«Les attaques militaires de la junte doivent cesser. Les obstacles à l’aide doivent être levés. Les jeunes ne doivent pas craindre d’être arrêtés ou enrôlés. La communauté internationale doit apporter une aide d’urgence plus importante. Maintenant», a écrit pour sa part mardi le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, Tom Andrews, sur le réseau social X.