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Tensions

Selon Séoul, la Corée du Nord a lancé «plusieurs missiles balistiques»

Furieux des exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, qu’il qualifié de «provocation», Pyongyang aurait envoyé ce lundi 10 mars des «missiles balistiques non identifiés», vers la mer Jaune, a averti Séoul.
L'essai de missile nord-coréen vu de Corée du Sud, le 10 mars 2025. (Jung Yeon-Je/AFP)
publié le 10 mars 2025 à 9h34

La Corée du Nord a tiré «plusieurs missiles balistiques non identifiés» ce lundi 10 mars, a dénoncé la Corée du Sud. Un tir qui intervient le même jour où la Corée du Sud et les Etats-Unis démarrent leur grand exercice militaire conjoint annuel appelé «Freedom Shield». «Nos militaires ont détecté vers 13 h 50 [5 h 50 heure française, ndlr] plusieurs missiles balistiques non identifiés tirés depuis la province de Hwanghae vers la mer de l’Ouest», a précisé l’état-major interarmées nord-coréen, en employant le nom coréen de la mer Jaune. «Notre armée renforcera la surveillance et maintiendra un état de préparation complet en étroite coopération avec les Etats-Unis», a-t-il ajouté.

Un risque de conflit

Plus tôt dans la journée de lundi, la Corée du Nord a qualifié le «Freedom Shield» de «provocation», mettant en garde contre le risque de déclencher une guerre par «un seul tir accidentel». «Il s’agit d’un acte de provocation dangereux qui aggrave la situation dans la péninsule coréenne et qui pourrait déclencher un conflit entre les deux parties», a fait valoir le ministère des Affaires étrangères de Pyongyang, cité par l’agence de presse officielle KCNA.

L’exercice conjoint de Washington et Séoul qui doit débuter lundi et se poursuivre jusqu’au 21 mars, comporte des «entraînements en direct, virtuels et sur le terrain», selon un communiqué des Etats-Unis. La coopération militaire entre les Etats-Unis et la Corée du Sud suscite régulièrement des condamnations de la part de Pyongyang, dont le gouvernement considère ces exercices comme une préparation à une invasion, et procède souvent à des essais de missiles en réponse.

Le dernier exercice en date intervient après que deux avions de chasse de l’armée de l’air sud-coréenne ont accidentellement largué huit bombes sur un village lors d’un exercice d’entraînement conjoint avec les forces américaines le 6 mars. Quinze personnes, dont des civils et des militaires, ont été blessées lors de cet incident, a déclaré l’Agence nationale des incendies de Corée du Sud.

Un armistice mais pas de traité de paix

Les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis des années. L’année dernière, le Nord a notamment lancé une série de missiles balistiques en violation des sanctions de l’ONU. Néanmoins, les deux Corées restent techniquement en guerre puisque leur conflit de 1950-1953 s’est terminé par un armistice et non par un traité de paix.

Les Etats-Unis stationnent des dizaines de milliers de soldats dans le Sud, en partie pour protéger Séoul contre Pyongyang. Les exercices à grande échelle du «Freedom Shield» constituent l’un des plus importants exercices conjoints annuels des alliés. La semaine dernière, Pyongyang avait dénoncé des «provocations politiques et militaires» de Washington à la suite de la visite du porte-avions à propulsion nucléaire américain USS Carl Vinson dans le port sud-coréen de Busan (sud-est).