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Semi-conducteurs : la Chine achète à tout-va pour ses puces

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Sur les six premiers mois de l’année, le pays a plus dépensé en équipements pour fabriquer des semiconducteurs que les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud et Taiwan réunis. Une stratégie industrielle qui vise à créer un écosystème résilient face aux sanctions.
Des éléments de fabrication de semiconducteurs présentés au salon Semicon de Shanghai en mars. (Rebecca Bailey/AFP)
publié le 6 septembre 2024 à 7h36

Le montant peut sembler modeste au regard des sommes englouties dans le secteur des semiconducteurs depuis une décennie. Il révèle toutefois une intention renforcée de la Chine vers plus d’autonomie et un décalage croissant avec ses principaux concurrents. Sur les six premiers mois de cette année, la deuxième économie de la planète a dépensé près de 25 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) en équipements pour fabriquer des puces. C’est plus que la Corée du Sud, Taïwan, le Japon et les Etats-Unis réunis, montre une note de l’association Semi, qui fédère plus de 3 000 entreprises mondiales du secteur, au moment où se tient jusqu’à vendredi la foire industrielle Semicon à Taiwan.

Semi précise même que la Chine est l’un des très rares pays à augmenter ses dépenses en outils et machineries de fabrication de puces au cours du premier semestre de 2024. Il y a un an, elle avait dépensé pour 7,55 milliards de dollars pour le seul second trimestre de 2023. Cette année, sur la même période, elle a déboursé plus de 12,2 milliards. En Asie, seul le Japon continue également à augmenter ses achats, mais dans des proportions bien moindres et fort limitées (de 1,5 à 1,6 milliard sur un an).

Liste noire

En multipliant les acquisitions, le secteur des puces chinois cherche ainsi à relocaliser son approvisionnement et à construire une industrie des semiconducteurs résiliente et autosuffisante. Cela lui permettra d’atténuer les conséquences des sanctions déjà mises en place et les risques de nouvelles