A chaque élection, son portrait revient décorer les rues de Dacca, la capitale. Sur les affiches, Sheikh Hasina apparaît souriante, les cheveux gris soigneusement tirés et le bras levé pour saluer. A première vue, la dirigeante de 78 ans a tout l’air d’une grand-mère débonnaire. Ces derniers jours pourtant, c’est un tout autre profil que dressent les manifestants. «Dictatrice», «autocrate», «meurtrière»… Sur les réseaux sociaux, les mêmes mots reviennent sans cesse pour désigner la Première ministre.
A la tête du pays depuis 2009, Sheikh Hasina se retrouve la cible du mouvement de contestation étudiante qui ébranle le Bangladesh. Au départ pacifiques, les manifestations contre le système de quotas d’embauche dans la fonction publique ont laissé place ces dernières semaines à de violents affrontements à travers le pays. Face à une répression sanglante de la part des autorités, des dizaines de milliers d’étudiants réclament désormais la démission de la cheffe du gouvernement. Une crise