La cinquième tentative aura été la bonne. Shigeru Ishiba est officiellement devenu ce mardi 1 octobre le nouveau Premier ministre du Japon à l’issue d’un vote du Parlement, et devrait annoncer dans la foulée la composition de son gouvernement qui devra relever une série de défis économiques, politiques et internationaux.
Il avait été élu vendredi 27 septembre à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD). Sa nomination au poste de Premier ministre par le Parlement japonais, où la coalition au pouvoir dispose d’une confortable majorité, n’était plus qu’une formalité : c’est chose faite mardi, après un vote sans surprise des deux chambres.
Shigeru Ishiba devrait rapidement annoncer la composition de son gouvernement. L’ancien secrétaire général de l’exécutif, Katsunobu Kato, est pressenti pour devenir ministre des Finances, tandis que Gen Nakatani serait chargé de la Défense et Takeshi Iwaya des Affaires étrangères, selon des médias locaux.
Emu aux larmes
Shigeru Ishiba succède à Fumio Kishida, qui avait décidé de renoncer, abandonnant de facto son poste de chef du gouvernement. En finale de cette élection, l’ancien ministre de l’Agriculture a battu Sanae Takaichi à 215 voix contre 194. «Je ferai de mon mieux pour dire la vérité avec courage et sincérité, et pour faire de ce pays un endroit sûr et sécurisé où chacun peut à nouveau vivre avec le sourire», a-t-il déclaré dans la foulée, visiblement ému aux larmes à l’annonce des résultats. Dans ce pays qui n’a jamais eu de femme à la tête de son gouvernement, Sanae Takaichi, ancienne protégée de l’ex-Premier ministre Shinzo Abe, représentait une aile très conservatrice du parti.
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Shigeru Ishiba a souvent pâti de son manque de popularité auprès de ses collègues parlementaires. Avec une vision ancrée dans la tradition et un désir de réformes profondes, celui qui fut longtemps considéré comme l’éternel numéro deux a affirmé pendant cette campagne souhaiter s’attaquer à des problèmes sociaux difficiles tels que les réformes politiques et agricoles et les questions de sécurité nationale.
Tensions en mer de Chine
Ce changement de Premier ministre ne devrait cependant pas avoir de conséquences majeures sur la politique actuelle du Japon. Shigeru Ishiba, qui prendra officiellement ses fonctions de chef du gouvernement le 1er octobre, fera face aux mêmes problématiques internes d’un pays englué dans une économie qui peine à repartir et à la gestion des tensions internationales avec les très actifs voisins chinois et nord-coréen.
Les relations entre le Japon, allié des Etats-Unis, et la Chine connaissent régulièrement des périodes de tension, alimentées par des ambitions géopolitiques rivales, des querelles territoriales en mer de Chine orientale et de vives rancœurs historiques. Et les nombreux incidents militaires de ces derniers mois sont venus alourdir encore un peu les relations entre les deux pays. A l’image du récent et inédit passage d’un porte-avions chinois entre des îles japonaises auquel Tokyo a répliqué en faisant traverser pour la première fois aussi le détroit de Taiwan par l’un de ses navires de guerre. Le Japon s’est aussi inquiété après l’essai, mercredi, d’un tir balistique intercontinental dans le Pacifique, une première depuis les années 80.
Mise à jour : mardi 1er octobre avec son élection au poste de Premier ministre.