La casquette kaki est vissée sur la tête. Sous la visière, le regard porte loin. Les bras sont croisés, dans la posture de celui qui veille. Il se tient prêt, attend de pied ferme les nouveaux engagés. Le soldat trône à l’angle d’une rue de Taipei, sur une grande affiche accrochée à la façade d’un immeuble non loin de la présidence taïwanaise. L’armée recrute. Elle recherche des «nouveaux talents» pour ses «forces nationales» et «attend les candidats», claironne le poster avec des sinogrammes géants qui jaillissent du mur pour interpeller la rue.
Le Centre de recrutement des forces armées est à la manœuvre. Taiwan s’est pour de bon lancée dans le renforcement de ses troupes. «La guerre n’est certes pas imminente ou inévitable, mais la menace est bien réelle, nous devons donc nous y préparer», avance Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères lors d’une rencontre avec la presse étrangère à Taipei et au moment où la Chine multiplie les pressions sur mer, dans les airs. Et mine de plus en plus le statu quo autour de Taiwan qui se prépare à des élections prés