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Justice

Six ans après la disparition de Tiphaine Véron au Japon, pourquoi l’enquête piétine

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Absence d’indices, désintérêt croissant des médias, éventuelle défiance vis-à-vis de la famille : les recherches pour retrouver la Française évaporée en 2018 n’avancent pas, comme c’est souvent le cas pour les disparus de l’archipel.
Selon ses proches démunis, l’enquête se borne désormais à la présence d’une affiche avec la photo de l’intéressée et les informations sur les circonstances de sa disparition, en attendant que quelqu’un ou quelque chose vienne réveiller l’affaire. (Kazuhiro Nogi/AFP)
par Karyn Nishimura, correspondante à Tokyo
publié le 28 juillet 2024 à 18h56

Au Japon, c’est silence radio sur toutes les ondes. Le sort de Tiphaine Véron, arrivée au Japon le 27 juillet 2018 et qui n’a plus donné signe de vie depuis le 29 juillet 2018, n’est évoqué nulle part ces derniers temps. La dernière fois que le porte-parole du gouvernement s’est exprimé sur le sujet, c’était il y a un an, pour se borner à dire que «la police du département de Tochigi [où se trouve la ville de Nikko, lieu de sa disparition] continuait l’enquête sur les deux volets, accidentel et criminel», sans rien livrer publiquement, en réponse aux demandes d’informations formulées par une commission de l’ONU.

Dans les faits, l’enquête ne semble guère mobiliser d’inspecteurs au quotidien. Sinon, les autorités le feraient davantage savoir. Tout juste peut-on espérer qu’un élément nouveau (découverte d’un vêtement, fait similaire élucidé) vienne pousser les enquêteurs à relancer des investigations actives. A moins que la police nippone ne soit forcée de bouger davantage du fait des démarches entreprises par les juges du pôle «cold case» de Nanterre, qui a