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Libération
Récit

Six mois après le putsch, la Birmanie au bord de l’agonie

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Effondrement économique, chaos sanitaire, inondations… Six mois après le coup d’Etat militaire, le pays asiatique est exsangue. Malgré les protestations et les grèves, les opposants pro-démocratie se trouvent dans une impasse politique, alors que la répression de la junte reste féroce.
A Myawaddy, les patients atteints de Covid-19 sont évacués des hôpitaux, lors des inondations, le 26 juillet. (Handout ./via REUTERS)
publié le 30 juillet 2021 à 20h20

Six mois déjà. Six mois qu’un groupe de militaires s’est présenté au petit matin au domicile de la cheffe du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi, pour l’arrêter. La «Dame de Rangoun» vient de fêter son 76e anniversaire en détention, en attente du déroulé d’un procès surréaliste. Retour à la case départ pour celle qui a déjà passé plus de quinze ans en résidence surveillée et avait eu l’ambition folle de changer le système. Six mois que le général Min Aung Hlaing, chef de la junte, a stoppé net la marche d’un pays vers un peu plus de démocratie, en se saisissant arbitrairement du pouvoir, alléguant des fraudes aux élections de novembre 2020. Sans en avoir apporté la moindre preuve, jusqu’à aujourd’hui.

D’abord sonnés, les Birmans sont descendus en masse dans les rues. Près d’un millier d’entre eux, surtout des jeunes, sont morts sous les balles de la polic