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Catastrophe

Six villages touchés par un glissement de terrain en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au moins 2000 personnes enterrées vivantes

Plusieurs villages de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont été touchés, jeudi 23 mai, par un glissement de terrain «sans précédent». La catastrophe aurait fait au moins 2000 morts, selon un nouveau bilan communiqué ce lundi 27 mai.
Au moins 2000 personnes ont été ensevelies dans un glissement de terrain sans précédent dans des villages de Papouasie-Nouvelle-Guinée le jeudi 23 mai 2024. (Photo/AFP)
publié le 24 mai 2024 à 9h27
(mis à jour le 27 mai 2024 à 7h37)

Un important glissement de terrain a touché «plus de six villages» situés dans une région montagneuse de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, jeudi 23 mai. Une «catastrophe naturelle sans précédent» qui a entraîné des «dégâts considérables», selon le gouverneur de la province d’Enga, Peter Ipatas. Et un lourd bilan humain : «On estime que plus de 150 maisons ont été ensevelies et que 670 personnes sont mortes», a déclaré ce dimanche 26 mai Serhan Aktoprak, fonctionnaire pour les migrations à l’ONU, basé à Port Moresby, la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ce lundi, le bilan a été revu à la hausse : plus de 2 000 personnes ont été ensevelies dans ce vaste glissement de terrain survenu dans un village éloigné, ont indiqué les autorités du pays du Pacifique à l’ONU. « Le glissement de terrain a enterré vivantes plus de 2.000 personnes et a causé d’importantes destructions », a déclaré le centre national des catastrophes du pays au bureau de l’ONU dans la capitale Port Moresby.

La catastrophe survenue vers 3 heures du matin (heure locale, 19 heures en France jeudi) a notamment frappé le village de Kaokalam, dans la province d’Enga à environ 600 km au nord de la capitale Port Moresby, alors que la plupart des habitants dormaient. Selon Nickson Pakea, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Porgera, jusqu’à 300 personnes étaient présentes dans ce village au moment de la catastrophe.

Le Premier ministre James Marape a annoncé dans un communiqué n’être pas encore pleinement informé de la situation, mais a assuré que les autorités compétentes travaillaient ardemment pour faire face à la catastrophe, aussi bien pour «les opérations de secours» et la «récupération des corps», qu’à la «reconstruction des infrastructures».

Face à l’isolement, la mobilisation des habitants

La secrétaire générale par intérim de l’antenne nationale de la Croix-Rouge, Janet Philemon, a expliqué à l’AFP que le glissement de terrain avait eu lieu dans une zone isolée et qu’il faudrait peut-être deux jours aux services d’urgence et aux aides pour atteindre la zone. La Croix-Rouge estime qu’entre 100 et 500 personnes pourraient avoir été blessées ou tuées par cette catastrophe, mais la secrétaire générale a précisé qu’elle essayait «de se faire une image plus précise de la situation».

«Il n’y a aucune indication de séisme ou de quoi que ce soit qui ait pu déclencher» le phénomène, a toutefois estimé Janet Philemon, ajoutant que la zone touchée est un lieu d’exploitation minière aurifère : «Des personnes ont peut-être travaillé à extraire de l’or sur cette montagne», a-t-elle déclaré, avant de suggérer que le glissement de terrain avait pu être provoqué par de fortes pluies.

Un mélange de roche et de terre s’est détaché d’une colline à la végétation dense, selon un photographe de l’AFP sur place qui a également mentionné des débris d’abris en tôle jonchant le sol. Des dizaines de personnes se sont immédiatement mises à pied d’œuvre pour retrouver d’éventuels survivants ensevelis sous des tas de pierres et de terre, munis de lampes frontales, de machettes et de haches pour déblayer les éboulis.

Sur les réseaux sociaux et les chaînes de télé, des vidéos montrent des habitants escalader d’énormes rochers, éparpillés parmi les troncs d’arbres et les débris causés par le glissement de terrain, pour évaluer les dégâts.

Située au sud de l’équateur, la région subit fréquemment de fortes pluies. Elle a été touchée cette année par d’importantes précipitations et épisodes d’inondation. Au moins 23 personnes sont mortes dans un glissement de terrain au mois de mars dans une province limitrophe de celle d’Enga.

Mise à jour : dimanche 26 mai, avec le nouveau bilan humain rehaussé ; le lundi 27 mai avec un nouveau bilan.