La tournée n’aura pas été inutile. Après cinq jours intenses de marathon diplomatique entre l’Europe et l’Amérique, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, rentre au Japon avec, dans son escarcelle, de nouveaux partenariats sécuritaires, des mises à jour militaires, un ensemble de projets qui traduisent un aggiornamento significatif en matière de défense. Si ces accords et promesses doivent bien évidemment se traduire en actes, nul doute que la visite de Kishida dans cinq capitales occidentales aura au moins permis d’éclairer sous un nouveau jour l’image et la posture du Japon.
Analyse
Sans forcément chercher à s’inscrire dans les pas de Richard Hass, le président du groupe de réflexion Council on Foreign Relations, qui a parié, début janvier, sur «l’émergence du Japon en tant qu’acteur géopolitique majeur», on notera que l’archipel a franchi des étapes importantes ces dernières semaines. Il s’est en quelque sorte affirmé dans sa stratégie, normalisé militairement, ancré dans le camp occidental et s’est ouvert à de nouveaux partenaires tout en restant sous le parapluie sécuritaire américain. Washington militait depuis une décennie pour cette clarification.
Certes, avec la profonde révision de sa doctrine de défense annoncée en décembre, Tokyo avait déjà donné le la. Le document décrivait l’archipe