Dans les rues animées de Taipei, Terrence Law passe pour un étudiant comme un autre. Il a la silhouette élancée, porte un hoodie de l’une des universités les plus prestigieuses de Taiwan, de fines lunettes grises sur le nez. Pourtant, le Hongkongais de 24 ans se distingue déjà par un militantisme politique important. Impliqué dans les mouvements prodémocratie à partir de 2019, victime de la répression des autorités à la suite de la loi de sécurité nationale imposée par Pékin en 2020, il a fui sa ville pour se réfugier à Taiwan en 2022. «La police est venue frapper à ma porte à 6 heures du matin pour m’emmener au poste. Ils voulaient que je devienne leur espion et que je leur transmette des informations. Ils m’ont finalement libéré et quelques jours plus tard, j’étais parti», se remémore-t-il.

Plus de 40 000 Hongkongais ont ainsi obtenu un permis de résidence à Taiwan entre 2020 et 2024. Un exil vers l’île autonome qui s’explique par sa proximité géographique, mais aussi et surtout politique avec les opposants au régime de Pékin. Cette vague d’immigration en provenance de Hongkong comme de Macao, autre région administrative spéciale de la