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Kuomintang

Taiwan : le candidat favori de Pékin défait aux élections du parti d’opposition

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L’élection du secrétaire général du Kuomintang a vu s’affronter un candidat ouvertement favorable à «l’unification» avec la Chine et Eric Chu, vainqueur des urnes, plus modéré et attaché à la défense des institutions de l’île.
Chang Ya-chung, le candidat ouvertement favorable au rapprochement avec la Chine, a espéré créer la surprise pour prendre la tête du principal parti d'opposition de Taïwan. (CENG SHOU YI/NurPhoto via AFP)
par Adrien Simorre, correspondant à Taiwan
publié le 26 septembre 2021 à 9h13

Il est presque 20 heures lorsque la silhouette filiforme fait son entrée devant les caméras. Visage fermé et démarche assurée, Eric Chu savoure sa victoire avec pudeur. «Le moment est venu de nous rassembler, le moment est venu pour le parti au pouvoir de s’inquiéter», lance-t-il, poings serrés, aux journalistes réunis dans les locaux du parti nationaliste chinois du Kuomintang.

Premier parti d’opposition à Taiwan, le Kuomintang – réfugié sur l’île en 1949 après sa défaite face aux communistes de Mao –, organisait ce samedi un vote ouvert à ses quelque 370 000 membres pour désigner son nouveau secrétaire général. Confortablement en tête face à ses trois concurrents, Eric Chu prend pour la deuxième fois de sa carrière les rênes du parti, avec 46 % des votes. Derrière son air confiant, il sait pourtant qu’il a frôlé de peu la débâcle. Le trouble-fête se nomme Chang Ya-chung : arrivé comme un éléphant dans un jeu de quilles, le sexagénaire tonitruant dérange par sa défense décomplexée de l’«unification» avec la Chine communiste. Un projet politique que les cadres du Kuomintang, certes favorables à un rapprochement avec Pékin, refusent de défendre ouvertement.

Trop radical

A l’issue du premier débat télévisé, l’outsider arrive au coude-à-coude dans les sondages Eric Chu. La tension monte. Lors du second débat, le 17 septembre, les deux adversaires s’invectivent copieusement : Eric Chu s’en prend aux connivences de Chang avec le régime communiste, lequel attaque en retour la naïveté du K