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Taiwan, soutien de l’Ukraine mais premier fournisseur de machines-outils à la Russie

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Directement ou non, l’archipel continue de vendre à Moscou des technologies indispensables à la production d’armes de précision et d’autres équipements militaires.
La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, et le vice-président, Lai Ching-te, le 11 janvier à Taipei. (Carlos Garcia Rawlins /Reuters)
publié le 30 janvier 2024 à 7h28

Comme ses alliés américains et européens, Taiwan a annoncé, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, de lourdes sanctions contre Moscou. Interdisant l’export de composants de certains secteurs stratégique comme les semi-conducteurs, les télécommunications et l’aérospatiale. Mais l’archipel continue de vendre à la Russie, directement ou non et en très grande quantité, des machines-outils haut de gamme – centres d’usinage, de tournage, machines à décharge électrique… – indispensables à la production d’armes de précision et d’autres équipements militaires. «Malgré sa position publiquement pro-ukrainienne, Taiwan est devenu le principal fournisseur à la Russie de machines de haute précision pour le travail des métaux», révèle même une enquête conjointe de The Insider, média russe indépendant d’investigation, et The Reporter, un site taïwanais, publiée le 26 janvier.

La Chine et la Turquie comme intermédiaires

Après le début de l’invasion, les fabricants de machines-outils allemands, japonais et suisses se sont retirés du marché russe. Les produits de substitution venant de Chine, eux, se sont avérés de qualité inférieure, plaçant Taiwan en alternative de choix. «Les centres d’usinage, les tours et les machines à décharge électrique taïwanais ont depuis comblé le vide, répondant aux besoins du complexe militaro-industriel russe», affirment les auteurs de l’enquête. En particulier les machines permettan