Le séjour de la délégation sénatoriale française à Taiwan aurait pu passer hors des radars de la presse hexagonale. C’était compter sans l’opprobre inédit de Pékin, qui a tout fait pour faire annuler un format de visite pourtant régulier depuis plus de quarante ans. «J’ai reçu un courrier en février de l’ambassadeur me disant que j’encourageais les tendances indépendantistes à Taiwan», rappelle ainsi le sénateur Alain Richard, président du groupe d’amitié France-Taiwan.
L’arrivée des parlementaires français mercredi à Taipei a revêtu dès lors une dimension particulière pour les Taïwanais, soumis à une pression grandissante de la Chine depuis l’élection de leur présidente souverainiste en 2016. Alain Richard, ancien ministre de la Défense du gouvernement Jospin, a d’ailleurs joué la symbolique jusqu’au bout en qualifiant Taiwan de «pays» lors de sa rencontre avec la dirigeante taïwanaise Tsai Ing-wen, jeudi, suscitant rapidement l’ire de Pékin.
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La visite des sénateurs français a lieu alors que Taiwan sort tout juste d’une démonstration de force inédite de l’Armée populaire.