Un puissant séisme survenu ce mardi 7 janvier dans la région himalayenne du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, a fait au moins 126 morts et 188 blessés selon le dernier bilan annoncé par l’agence officielle Chine nouvelle. Un premier décompte faisait état de 95 morts et 130 blessés. Les secousses ont également provoqué l’effondrement de nombreux bâtiments. Le tremblement de terre, d’une magnitude de 6,8 selon l’Agence nationale chinoise chargée des séismes (CENC) – et de 7,1 selon l’échelle employée par l’Institut d’études géologiques américain (USGS) – a frappé le canton de Dingri, non loin de la frontière sino-népalaise, vers 2 heures heure française. L’épicentre se situe à environ 370 km au sud-ouest de la capitale régionale Lhassa, selon les données du CENC.

Des vidéos diffusées par la télévision publique chinoise CCTV montrent des habitations de couleur blanche en haute altitude aux murs éventrés et aux toits effondrés, avec des pierres qui jonchent le sol. D’autres images de la chaîne montrent des véhicules ensevelis sous des briques, ou encore des clients d’une supérette fuyant le magasin au moment où le séisme fait tomber sur le sol les produits disposés sur les étagères. Des pompiers en tenues orange sont arrivés sur les lieux de la catastrophe, au milieu de décombres et auprès de survivants emmitouflés dans des couvertures, toujours selon des vidéos de CCTV.

«Cinquante-trois personnes sont mortes et soixante-deux autres ont été blessées», avait indiqué l’agence de presse officielle Chine nouvelle dans un précédent bilan provisoire. «Les secousses ont été très fortement ressenties dans le canton de Dingri et aux alentours, et de nombreux bâtiments se sont effondrés près de l’épicentre», a indiqué CCTV.

Le canton de Dingri compte environ 62 000 habitants et se situe non loin du versant chinois de l’Everest. Dans la petite ville de Lhatsé, des vidéos géolocalisées par l’AFP montrent des débris éparpillés devant des restaurants dans une rue. L’agence de presse Chine nouvelle a indiqué que les autorités locales se rendaient dans les différentes communes du canton «afin d’évaluer les répercussions du séisme». Ces dernières ont déjà envoyé de l’aide d’urgence, notamment des tentes en coton, des couettes et d’autres équipements utiles pour supporter les rudes conditions climatiques, a précisé l’agence. Les températures y sont en effet très basses, autour de -8°C en journée, et pourraient chuter à -18°C cette nuit, selon le Bureau national météorologique chinois.

Le président chinois, Xi Jinping, a pour sa part appelé à «tout mettre en œuvre pour mener à bien les opérations de recherche et de sauvetage ainsi que pour soigner les blessés», selon CCTV. «Il faut tout faire pour minimiser les pertes humaines» et «reloger les personnes touchées», a-t-il indiqué.

Si les tremblements de terre sont fréquents dans la région, le séisme de mardi est le plus puissant enregistré dans un rayon de 200 kilomètres au cours des cinq dernières années, recense le CENC.

Au Népal, le séisme, qui a notamment été ressenti dans la capitale Katmandou, a frappé les zones situées autour de Namche et de Lobuche, tout près du camp de base de l’Everest. «Cela a secoué assez fort ici, tout le monde est réveillé mais nous n’avons pas connaissance de dégâts pour le moment», a relaté Jagat Prasad Bhusal, un responsable de la région de Namche, dans le nord-est du Népal.

L’Himalaya, qui se trouve sur la ligne de fracture entre les plaques tectoniques indienne et eurasienne, connaît une activité sismique régulière. En 2015, un tremblement de terre de magnitude 7,8 avait ainsi fait près de 9 000 morts et plus de 22 000 blessés au Népal, détruisant plus de 500 000 habitations.

Un séisme survenu en décembre 2023 avait fait 148 morts et des milliers de sans-abri dans la province chinoise du Gansu (nord-ouest). Ce tremblement de terre était le plus meurtrier en Chine depuis 2014 : 600 personnes avaient alors été tuées dans la province du Yunnan, dans le sud-ouest du pays. En mai 2008, un séisme très puissant, de magnitude 7,9, avait fait 87 000 morts ou disparus dans la province du Sichuan (sud-ouest). La catastrophe avait constitué un choc national.

Mis à jour à 15h34 avec le nouveau bilan de 126 morts.