Et le mercure monte encore. La capitale nippone a enregistré ce mercredi 27 août un dixième jour consécutif de températures de 35 °C et plus. Un record, a annoncé l’agence météorologique japonaise (JMA), alors que le changement climatique provoque des vagues de chaleur partout à travers le monde. Mais une telle série est une «première depuis le début des relevés» en 1875, a précisé la JMA. Selon les scientifiques, le changement climatique d’origine humaine rend les vagues de chaleur plus intenses, plus fréquentes et plus généralisées.
Cet épisode, qui pourrait s’arrêter jeudi avec une température attendue de «seulement» 33 °C, survient après d’autres épisodes météorologiques marquants dans l’archipel nippon. Le 5 août, le Japon a enregistré sa température la plus élevée, à 41,8 °C, dans la ville d’Isesaki, située dans la même région que Tokyo.
Par ailleurs, des pluies record se sont abattues mardi sur la ville de Toyotomi, sur l’île septentrionale de Hokkaido, qui a reçu en douze heures l’équivalent de plus d’un mois de précipitations moyennes pour un mois d’août. Début août, la ville de Kirishima, dans le sud-ouest du pays, avait aussi enregistré des précipitations record, de 500 mm en vingt-quatre heures, soit deux fois la pluviométrie moyenne pour tout le mois d’août.
Interview
Les étés 2023 et 2024 au Japon ont aussi été les plus chauds jamais enregistré, à égalité, et l’automne 2024 fut le plus chaud depuis le début des relevés.
Les cerisiers japonais, emblématiques de l’archipel, fleurissent désormais plus tôt au printemps en raison de températures plus chaudes, voire ne fleurissent pas complètement, les automnes et les hivers n’étant pas assez froids pour déclencher la floraison. Autre signal frappant de l’augmentation des températures : l’iconique calotte neigeuse du mont Fuji n’est apparue l’an dernier que début novembre, contre début octobre en moyenne. Le réchauffement climatique est également l’un des nombreux facteurs à l’origine de la lenteur de l’enneigement.
Les météorologues japonais mettent en garde contre tout lien direct entre des conditions météorologiques spécifiques (comme une forte chaleur à une période donnée ou des pluies importantes) et le changement climatique sur le long terme. Mais ils n’en observent pas moins que le réchauffement climatique alimente ces dernières années des phénomènes météorologiques imprévisibles et de forte ampleur.
Risques pour la santé
L’Europe a connu le réchauffement le plus rapide par décennie depuis 1990, suivie de près par l’Asie, selon les données mondiales de l’Administration océanique et atmosphérique américaine (NOAA).
Les Nations Unies ont averti la semaine dernière que l’augmentation des températures mondiales avait un impact de plus en plus négatif sur la santé et la productivité des travailleurs, notamment dans des secteurs tels que l’agriculture, la construction et la pêche. Les agences de santé et de climat de l’ONU ont affirmé que la productivité des travailleurs diminuait de 2 à 3 % pour chaque degré au-dessus de 20 °C. Les risques sanitaires associés incluent les coups de chaleur, la déshydratation, les dysfonctionnements rénaux et les troubles neurologiques.