La voix de la jeune institutrice tremble, elle est terrorisée mais déterminée à exposer ce qui s’est passé le 16 septembre dans une école primaire du village de Let Yet Kone, dans la région de Sagaing, dans le nord de la Birmanie. Au site d’information Myanmar Now, elle raconte qu’il était environ 13 heures lorsque les hélicoptères de l’armée sont arrivés. «Certains enfants jouaient dehors, d’autres étaient déjà en classe.» Dans cette région troublée, fer de lance de la résistance à la junte militaire depuis le coup d’Etat du 1er février 2020, les raids aériens sont courants. «En général, on se cache sous les lits, dans les dortoirs.»
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Mais cette fois-ci, c’est bien l’école, attenante au monastère, où sont scolarisés 240 filles et garçons entre 3 et 10 ans, qui est spécifiquement visée. «Une de mes élèves a été touchée en premier, elle saignait terriblement à la tête, j’ai essayé d’utiliser des vêtements de rechange des plus petits pour lui faire un bandage.» Les soldats utilisent des projectiles, mais aussi «de grosses mitraillettes, puis des armes plus légères», pendant «au moins une heure». Elle se cache avec quelques élèves sous un lit, pendant que tout s’écroule autour d’eux. A la fin de l’opération, «tout était détruit, il y avait du sang partout, des bouts de corps… mais personne n’osait pleurer pour ne pas se faire repérer».
«Corps dans des sacs plastiques»
Puis les militaires entrent dans l’école et appellent les survivants à sortir dans la cour. «Ils ont o