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Billet

Trente ans après, TotalEnergies divorce enfin avec la dictature birmane

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De plus en plus accusé d’être l’un des principaux soutiens financiers de la junte, le groupe pétrolier annonce qu’il quittera le pays dans six mois. Une décision également prise par son partenaire américain Chevron.
Le siège de TotalEnergies à la Défense à Paris. Le géant de l'énergie aura eu besoin de plusieurs coups d'Etat pour enfin prendre la décision de quitter la dictature. (Rafael Yaghobzadeh/AP/SIPA)
publié le 21 janvier 2022 à 22h32

L’annonce est aussi inattendue que bienvenue. Mieux vaut tard que jamais. Quelques heures après avoir surpris en annonçant son soutien à la mise en œuvre de sanctions ciblées sur les revenus gaziers, TotalEnergies – nouveau nom du groupe depuis mai 2021 – a donc engagé ce vendredi son retrait de Birmanie. Il devrait être effectif dans six mois. Cette décision intervient presque un an après le coup d’Etat du général Min Aung Hlaing qui a mis aux arrêts la démocratie birmane, à commencer par l’ex-conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi. Et a précipité le pays dans une descente aux enfers chaque semaine plus désespérante. Près de 1 500 personnes – un bilan largement sous-évalué – ont été tuées, 11 700 arrêtées, des dizaines de milliers déplacées. Et absolument rien ne permet aujourd’hui d’entrevoir une lueur d’espoir, sinon pour un début de résolution de la crise, du moins pour une accalmie des violences qui se déchaînent tous azimuts.

Dans ce «contexte qui ne cesse de se dégrader en matière de droits humains et plus généralement d’Etat de droit», le pétrolier ne s’estime pas capable «d’apporter une contribution positive suffisante dans ce pays», comme il l’a indiqué dans un communiqué pour argumenter son revirement. Il reconnaît ne pas être «en mesure de satisfaire» les attentes de nombreus