Menu
Libération
Récit

Un an après la chute de Kaboul, des auxiliaires afghans de l’armée française toujours oubliés par Paris

Article réservé aux abonnés
Parmi plus d’un millier de personnels civils recrutés localement entre 2001 et 2012 par la France en Afghanistan, seulement quelques centaines ont pu être rapatriés. Les autres attendent, dans la peur d’être tués, des nouvelles des autorités françaises.
Des civils évacués d'Afghanistan à la base d'Al-Dhafra, près d'Abu Dhabi, le 23 août 2021. (Bertrand Guay /AFP)
publié le 12 août 2022 à 20h19

Ils s’appellent Safiullah, Ibrahim, Fatima ou Sher Ahmad. Ces Afghanes et Afghans sont d’anciens traducteurs, chauffeurs ou coiffeurs employés par l’armée française pendant sa présence en Afghanistan, mais les bons et loyaux services rendus à la France entre 2001 et 2012 n’ont pas suffi à leur assurer une évacuation vers Paris. Depuis que les talibans ont repris le contrôle du pays, il y a un an, ils vivent dans la peur d’être tués. Considérés comme des traîtres pour avoir collaboré avec une armée étrangère, ils font partie des cibles privilégiées. Et attendent, en vain, des réponses des autorités françaises.

«Mes demandes de rapatriement sont toutes restées lettres mortes. On me répond que mes documents ne sont pas complets, mais j’en avais moi-même brûlé une partie lorsque les talibans ont pris le contrôle du pays. On m’avait dit que j’étais en danger», explique Safiullah dans des messages WhatsApp depuis Kaboul. En 2012, cet Afghan a travaillé huit mois comme conducteur de camion-citerne sur la base française de Tagab, dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale. C’est