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Libération
Mise en demeure

Une lettre ouverte demande la grâce du prisonnier Serge Atlaoui, ancien condamné à mort en Indonésie

Une lettre ouverte publiée dans «le Parisien» réclame ce mercredi 28 mai, pendant la visite de Macron en Indonésie, la libération de l’homme désormais incarcéré en France, qui a échappé deux fois à la peine capitale dans le pays d’Asie du Sud-Est.
Serge Atlaoui à l'aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta, le 4 février 2025. (Dwi Aqila/AFP)
publié le 28 mai 2025 à 15h23
(mis à jour le 28 mai 2025 à 15h26)

Christiane Taubira et Jacques Toubon. Le duo d’anciens ministres de la Justice fait partie des signataires d’une lettre ouverte publiée ce mercredi 28 mai dans le Parisien, à l’initiative de l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), pour exiger la libération de Serge Atlaoui. Cet homme de 61 ans avait été arrêté en 2005 en Indonésie dans une usine où des dizaines de kilos de drogue avaient été découvertes et les autorités l’avaient accusé d’être un «chimiste». Venu de Metz, ce père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique.

Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême indonésienne alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel. Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que la France a intensifié la pression par voies diplomatiques. Demandé officiellement le 4 novembre par la France, son retour a été rendu possible par la signature d’un accord le 24 janvier entre les ministres français de la Justice Gérald Darmanin et indonésien Yusril Ihza Mahendra. Dans cet accord, Jakarta explique avoir décidé de «ne pas exécuter» le prisonnier et autorisé son retour pour «raisons humanitaires» car «il est malade».

«L’accord bilatéral prévoit la possibilité d’une grâce»

De retour sur le territoire français depuis le 5 février, il est désormais détenu à la prison d’Orsay, dans le Val-d’Oise, pour purger le reste des trente années de réclusion criminelle auxquelles il a été condamné en France, après son transfert d’Indonésie. Depuis, son avocat tente d’obtenir une grâce présidentielle restée jusqu’ici sans réponse. Ce mercredi 28 mai, Emmanuel Macron est justement en visite officielle en Indonésie, où il négocie entre autres des contrats de vente de Rafale, et des initiatives diplomatiques, comme sur le conflit israélo-palestinien.

«L’accord bilatéral qui a permis son transfèrement prévoit pourtant explicitement la possibilité d’une grâce», argumentent d’ailleurs les auteurs de la tribune. «Une grâce que vous avez le pouvoir de prononcer, Monsieur le Président, pour réparer cette injustice : en tenant compte de la durée de la peine qu’il a effectuée, des circonstances entourant sa condamnation, de son état de santé, de sa situation familiale, et de son comportement irréprochable pendant vingt ans.»