Après la secousse de magnitude 7,5 survenue le 1er janvier dans le centre du Japon, les recherches de survivants se poursuivent dans l’archipel. Mais le bilan s’alourdit jour après jour. Ce mardi 9 janvier, un nouveau décompte officiel fait état de 202 morts après ce puissant séisme qui a ébranlé le pays. Lundi, l’estimation du nombre de disparus avait également été triplée, pour dépasser le seuil de 300, mais il est descendu à 102 ce mardi. Un décompte encore provisoire fait également état 565 blessés.
La majorité des personnes dont les proches sont sans nouvelles a été signalée dans la ville de Wajima, l’une des plus durement frappées par la catastrophe, sur la péninsule de Noto, au bord de la mer du Japon. Le séisme, suivi de centaines de répliques, a également provoqué dans toute la région des milliers de glissements de terrain et l’effondrement de bâtiments et de routes. La secousse a été ressentie jusqu’à Tokyo, à 300 kilomètres de distance.
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Les milliers de secouristes venus de tout le Japon, qui continuent à explorer les décombres à la recherche de corps, doivent par ailleurs composer ce lundi avec la neige qui s’est abattue sur la péninsule de Noto, se déposant en couches de plus de 10 cm par endroits, et des températures ne dépassant pas 4 °C. De nouveaux glissements de terrain dus aux précipitations sont à craindre et le verglas devrait encore compliquer la circulation sur les voies endommagées par le séisme, ont prévenu les autorités. Les services de secours poursuivent également leurs efforts pour atteindre plus de 2 000 personnes parfois en situation critique, isolées en raison des routes endommagées par le séisme, et leur acheminer vivres et équipements.
Le gouverneur de la préfecture d’Ishikawa, Hiroshi Hase, a souligné auprès de la chaîne de télévision publique NHK qu’il fallait «à tout prix empêcher des décès» parmi les réfugiés de la catastrophe, alors que quelque 29 000 personnes étaient abritées dimanche dans 404 refuges gouvernementaux. Le gouverneur a précisé que les autorités préparaient des lieux de refuge supplémentaires avec suffisamment d’eau, de nourriture et d’appareils de chauffage, notamment en réquisitionnant des chambres d’hôtel.
66 000 foyers sans accès à l’eau courante
«Apporter aux gens le minimum d’aide humanitaire pour qu’ils puissent survivre est un défi», a aussi expliqué sur la chaîne télévisée Asahi Hisayoshi Kondo, à la tête d’une équipe d’assistance médicale dépêchée sur place, estimant que «dans les zones isolées, l’approvisionnement en eau et nourriture est encore insuffisant». Mais à cause de l’accès difficile aux endroits où sont réfugiés les habitants, même «l’envoi de matériel de secours depuis l’ensemble du pays ne résout pas le problème», a commenté ce médecin. Selon le maire de la ville de Wajima, la situation sanitaire est sévère dans les refuges. «Les centres d’évacuation sont bondés et les maladies infectieuses comme le norovirus et le Covid font leur apparition», a ainsi mis en garde Shigeru Sakaguchi dimanche lors d’une réunion sur l’aide aux personnes sinistrées, selon le quotidien Asahi. Environ 18 000 habitations étaient par ailleurs toujours privées d’électricité et 66 000 foyers n’avaient pas accès à l’eau courante près d’une semaine après ce drame.
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l’un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents. Ce séisme est le premier à causer la mort de plus de 100 personnes au Japon depuis le tremblement de terre ravageur de Kumamoto, dans le sud-ouest, qui avait fait 276 morts en 2016. Depuis mars 2011, l’archipel demeure hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9 suivi d’un tsunami géant sur ses côtes Nord-Est, une catastrophe qui a fait quelque 20 000 morts et disparus.
Mise à jour mardi 9 janvier à 7h40 avec un nouveau bilan.