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Xi Jinping, «la dictature d’un homme seul»

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Le 20e congrès du Parti communiste chinois pourrait autoriser son secrétaire général à rester à la tête du pays pour un troisième mandat. Pur produit du système communiste, le président chinois espère régner cinq ans de plus. Il s’est construit une image d’un homme proche du peuple malgré sa dérive autocratique.
Xi Jinping à Pékin en 2017. (Jason Lee/Reuters)
publié le 14 octobre 2022 à 6h04

Le «prince rouge» va-t-il être sacré empereur ? Si l’on en croit le Pilote du grand renouveau, documentaire panégyrique en six parties sur Xi Jinping diffusé par la télévision d’Etat avant l’ouverture du XXe congrès du Parti communiste chinois, il en a déjà les habits. Celui qui espère être autorisé à régner pour un troisième mandat de cinq ans est un pur produit du système communiste. Ses deux parents, compagnons de Mao Zedong, participent à la fondation de la république populaire de Chine, en 1949.

Le petit Jinping naît quatre ans plus tard, et grandit dans la matrice du pouvoir derrière les hauts murs de la Cité impériale. Son père, Xi Zhongxun, est l’un des plus hauts responsables du Parti et de l’Armée populaire de libération jusqu’à ce qu’il tombe victime des purges maoïstes. En 1962, Xi Jinping a 9 ans quand il voit son père exhibé dans un camion avec une pancarte autour du cou. Lui-même est harcelé par les Gardes rouges, forcé de dénoncer ses parents, désignés «catégories noires». A 15 ans, étiqueté «ennemi du peuple», il est envoyé comme beaucoup de jeunes intellectuels en «rééducation politique» dans une région misérable pour trimer dans les champs. Il y restera sept ans. Une de ses sœurs, incapable de supporter les épreuves, se suicide. Dès 1972, Xi