Menu
Libération
Reportage

Zéro Covid en Chine : «Mon pays est devenu une grande prison»

Article réservé aux abonnés
Le confinement de millions de personnes, les quarantaines strictes et la fermeture presque totale des frontières pour, en théorie, lutter la propagation du virus vire au zèle et à l’enfermement avant l’ouverture du XXe congrès du PC dimanche.
Dans un quartier confiné de Shanghai, le 7 octobre. (Hector Retamal/AFP)
publié le 14 octobre 2022 à 9h32

«C’est la quatrième fois cette année que je suis confinée, raconte Wen, une mère de famille de Zhengzhou, capitale grise et sans charme de la province du Henan, contactée en visioconférence. Quelqu’un aurait été testé positif au Covid dans le quartier.» Des barrières métalliques bloquent l’accès à son immeuble et les «da bai», les «géants blancs» comme on surnomme les auxiliaires de la police sanitaire en raison de leur combinaison hazmat intégrale, pulvérisent des produits désinfectants dans la cour et sur les trottoirs. Bientôt ils feront le tour des appartements pour un nouveau test PCR.

Ces «gardes blancs» ont remplacé les gardes rouges de la révolution culturelle. Ils sont des centaines de milliers recrutés pour assurer l’étanchéité des confinements et embarquer manu militari les récalcitrants à la politique «zéro Covid».

Alignement de conteneurs posés à la va-vite

Dans toute la Chine, le même scénario se répète inlassablement depuis mille jours et le confinement de Wuhan en janvier 2020. Les plus «chanceux» sont enfermés chez eux pour une durée indéterminée. Les autres sont transportés dans des bus vers des centres de quarantaine loin de tout : il s’agit d’alignements de conteneurs, préfabriqués posés à la va-vite et stades réquisitionnés pour parquer des milliers de personnes au seul motif qu’ils aura