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Analyse

Assange condamné, la liberté de la presse fragilisée

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Si l’accord de plaider coupable qui a permis au fondateur de WikiLeaks de recouvrer la liberté n’est pas un précédent juridique formel, sa condamnation au titre de la loi sur l’espionnage affaiblit la protection du journalisme touchant au secret défense américain.
Julian Assange à son arrivée à Canberra, en Australie, le 26 juin 2024. (Edgar Su/REUTERS)
publié le 27 juin 2024 à 8h00

Ce mercredi 26 juin au matin, Julian Assange est sorti libre du tribunal de district de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord, un archipel américain de la mer des Philippines, à quelque 3 000 km au nord des côtes australiennes. Point final à quatorze ans d’affrontement avec Washington, après la publication en 2010 de centaines de milliers de documents classifiés, et de cinq années de bataille judiciaire contre son extradition vers les Etats-Unis, passées à la prison de haute sécurité de Belmarsh. La famille et les soutiens du fondateur de WikiLeaks se réjouissent à bon droit de cet épilogue – d’autant plus ardemment souhaité qu’ils ont multiplié les alertes sur la précarité de son état de santé, physique et psychique. Le dossier Assange est clos. Mais avec quelles conséquences, désormais, pour la liberté de la presse ?

«Une part essentielle du travail de journaliste»

Car c’est bien, au-delà du seul cas de l’Australien de 52 ans, ce qui alarme depuis le printemps 2019 nombre d’organisations de défense des droits et libertés, mais aussi de grands médias, ex-partenaires ou non de WikiLeaks, et parfois extrêmement critiques, au demeurant, d’Assange et de ses évolutions. Ont pesé sur ce dernier,