Au cours de ses trente-deux années de carrière à la centrale d’achat et d’approvisionnement de Médecins sans frontières, à Mérignac, à l’ouest de Bordeaux, Angel a pu voir l’espace de stockage pousser les murs. Les étagères s’élever toujours plus haut vers le plafond des bâtiments en tôle. Et les commandes grossir au rythme des catastrophes naturelles, des famines ou des conflits dans le monde. «Je m’occupe de tout le flux rentrant avant qu’il soit envoyé partout dans le monde . Ça peut aller des thermomètres aux cartons de morphine, en passant par les masques ou les concentrateurs d’oxygène. Ici, ça défile tout le temps, résume Angel. On doit bien dire au moins 35 fois bonjour à un chauffeur dans la journée.» Ces multiples extensions font aujourd’hui du site girondin, créé en 1992, dans les locaux de l’ancienne usine Pernod Ricard, l’un des plus importants pôles d’acheminement d’aide humanitaire de la planète. Soit 22 000 mètres carrés de capacité de stockage (en comptant les antennes à Blanquefort et Dubaï), 172 salariés équivalent temps plein et 4 734 tonnes expédiées depuis sa création.
Parmi ses missions, MSF Logistique achète le matériel médical et non médical, conditionne, stocke et envoie le tout sur les principaux terrains d’interventions humanitaires. «C’est très varié, on a plus de 14 000 références. On envoie aussi bien des médicaments que des vaccins, des pompes à eau ou des hôpitaux gonflables, détaille Laurent Sury, directeur du site et inf