Au Groenland, la roche affleure partout. Elle parsème les rares prairies du Sud, découpe la silhouette des fjords, chahute la géographie de la capitale, Nuuk, scindée et enserrée par des pentes abruptes et des sommets. Elle aiguise aussi de plus en plus d’appétits. Aux abords des côtes, là où on trouve les seuls sols non gelés, et probablement aussi sous la calotte glaciaire qui couvre 80 % de l’immense île arctique, se trouvent des gisements de cobalt, de graphite, de tungstène – soit autant de ressources minérales considérées par l’Otan comme «essentielles à la défense» – et d’importantes réserves de terres rares, utiles à la transition énergétique.
Ces trésors du sous-sol n’ont pas échappé à l’attention de Donald Trump. Si le président américain ne cesse de marteler que le Groenland est nécessaire à la «sécurité nationale» des Etats-Unis, c’est en partie dans l’espoir d’en prendre le contrôle. «Bien entendu, quand Trump parle de nous, cela suscite de l’intérêt. Depuis le début de l’année, une vingtaine de nouvelles demandes de permis d’exploration ont été déposées. Ce sont des chiffres très élevés pour nous», indique Jorgen Hammeken-Holm, secrétaire permanent du ministère des Ressources minérales.
«Un potentiel géologique incroyable»
Sur l’île, dont la superficie équivaut à quatre fois celle de la France métropolit