Les enthousiastes comme les sceptiques face au printemps arabe de 2011 ont pu être confortés par la réplique de 2019 dans quatre autres pays arabes. En Algérie, au Soudan, en Irak et au Liban, les manifestations massives ont confirmé, pour certains, le long processus révolutionnaire à l’œuvre dans la région. Mais les déroutes, à leur tour, des révoltes récentes face à des pouvoirs usés et néanmoins verrouillés nourrissent le doute sur les perspectives de changement. Malgré la légitimité de leurs revendications et leur puissante volonté de renverser les régimes en place, les mouvements de contestation n’ont pas encore produit d’alternative de gouvernement cohérente. Et ce dans chacun des pays concernés, quelles que soient leurs différences. Le phénomène est particulièrement alarmant au Liban, où une relève urgente se fait attendre alors que le pays s’effondre sous la gouvernance d’une classe dirigeante putréfiée qui continue de bloquer toute possibilité d’action.
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«Il est clair que ces systèmes politiques se sont révélés très résilients et ils se métastasent», observe Nadim Houry, directeur du think tank Arab Reform Initiative, qui mène un programme de recherche sur les quatre pays de la vague des révoltes de 2019. «Ils se renforcent même avec des mafias et des milices qui s’épaulent», ajoute l’expert libanais, qui participe par ailleurs à plusieurs mouvements d’opposition dans son pays. «Beaucoup de chemin a été parcouru, mais c’est toujours insuffisant par ra