Menu
Libération
Drogue

Au Pérou, la difficile lutte contre le trafic de cocaïne

Réservé aux abonnés

Nouvelles routes, adaptation des plants de coca, répression en Equateur voisin... Deuxième pays producteur de cocaïne au monde derrière la Colombie, l’Etat péruvien tente de juguler les réseaux, alors que la consommation explose en Europe.

Des policiers spécialisés dans la lutte antidrogue, à l'aéroport Jorge-Chavez de Lima, au Pérou, en juillet 2020. (Ernesto Benavides /AFP)
ParAgathe Fourcade
Correspondante à Lima
Publié le 21/09/2025 à 12h08

Dans le hall des départs de l’aéroport de Lima, Jesus et Jenifer scrutent les passagers qui se pressent pour attraper leur vol. Habillés en civil, les deux policiers se fondent dans la masse pour repérer un vacancier leur semblant suspect. Ce jour-là, c’est un couple de touristes en partance pour la Colombie qu’ils escortent à l’abri des regards. Est-ce la destination qui leur a mis la puce à l’oreille ? Leurs bagages ? Leurs nationalités ? Impossible de savoir. «Nous voulons éviter de donner la moindre information qui pourrait servir aux narcotrafiquants», justifie Jenifer.

Dans une pièce de la police nationale, Jenifer fouille chaque recoin des bagages des deux passagers qui tentent de cacher leur nervosité. «La cocaïne peut être cachée n’importe où, explique Jenifer, dans les chaussures, les produits de beauté, ou même dans la structure de la valise.» Les mains expertes après onze années en poste, elle glisse un coton imbibé d’un réactif sur les vêtements pour tester l’éventuelle présence de cocaïne. Une pratique bien connue des trafiquants qui vont jusqu’à imprégner directement les fibres des vêtements pour tenter de dissimuler quelques centaines de grammes de poudre blanche à destination des Etats-Unis ou de l’Europe, les deux principaux marchés mondiaux où le gramme peut être vendu plus d’une cinquantaine d’euros, selon l’Office anti-stupéfiants (Ofast).

«Nous n’arrivons pas à contrôler efficacement les ports»

Chou blanc pour Jesus et Jenifer cette fois, mais les deux inspecteurs montrent les photos d’une