Menu
Libération
Trouvaille

Australie : des traces de pas de dinosaures vieilles de 200 millions d’années découvertes dans une école

Des scientifiques ont révélé ce mercredi 12 mars la trace de pas moins de 66 empreintes de dinosaures fossilisées sur le rocher d’une école du Queensland, qui étaient passées inaperçues pendant vingt-trois ans.
Photo non datée publiée par l'Université du Queensland et reçue par l'AFP le 12 mars 2025 montrant un bloc rocheux à l'extérieur d'une école qui contient des empreintes de dinosaures, dans la ville de Biloela, en Australie. (University of Queensland/AFP)
publié le 12 mars 2025 à 13h08

Le rocher est resté pendant plus de vingt ans le témoin silencieux de jeux et cris d’enfants, dans un coin d’une cour d’école à Biloela, dans l’Etat du Queensland, dans le sud-est de l’Australie. Intriguée par de mystérieuses empreintes de pas sur sa surface, l’école avait sollicité des chercheurs pour l’examiner et percer son secret. Des scientifiques ont révélé mercredi 12 mars que le bloc rocheux abritait l’une des plus grandes concentrations d’empreintes de dinosaures documentées dans le pays. Elle avait été offerte à l’établissement par des mineurs de charbon, qui l’avaient déterrée en 2002.

Sur moins d’un mètre carré, la grosse pierre présente 66 empreintes à 3 doigts fossilisées, issues de 47 dinosaures et datant du Jurassique inférieur, soit il y a environ 200 millions d’années, selon les recherches menées par le paléontologue Anthony Romilio de l’Université de Queensland. «Il est incroyable de penser qu’un morceau d’histoire aussi riche ait pu reposer dans une cour d’école pendant tout ce temps», a déclaré ce dernier.

Bras courts et corps trapu

Les empreintes sont celles d’Anomoepus scambus, un petit dinosaure mangeur de plantes qui se déplaçait sur deux pattes. Les fossiles de squelettes, mis au jour à l’étranger, suggèrent que cette espèce avait de longues jambes, des bras courts et un corps trapu. Le nombre important d’empreintes découvertes sur la pierre permet de témoigner de l’omniprésence de ce dinosaure dans le centre de Queensland, en Australie, explique encore Anthony Romilio.

Les empreintes ont probablement été réalisées pendant des jours ou des semaines, dans de la boue recouverte d’eau peu profonde, les animaux ayant probablement marché le long d’un cours d’eau ou l’ayant traversé, a expliqué Anthony Romilio au Guardian. «Il s’agirait d’un système de type fluvial qui dépose des sédiments.» Pour mieux voir les empreintes fossilisées, le paléontologue a combiné des photographies de chaque roche en un modèle 3D, ajustant le contraste et l’éclairage pour rendre leurs contours plus clairs.

Le bloc rocheux, lui, a été découvert à la mine de Callide en 2002 et offert au lycée d’Etat de Biloela par un géologue, Wes Nichols. Son épouse était à l’époque enseignante dans cette école. Un autre fossile documenté dans la même étude est également passé inaperçu pendant des années, jusqu’à ce qu’Anthony Romilio tombe dessus. L’immense rocher état là encore situé près de la mine de Callide, où il était utilisé pour… délimiter l’entrée d’un parking. «Ma mâchoire s’est décrochée !» a réagi le paléontologue, qui y a découvert, avec «un immense plaisir», deux empreintes.