Baromètre géopolitique et indicateur de la santé économique mondiale par excellence, le prix du baril de pétrole reflète ces temps-ci l’incertitude des marchés, secoués par les vents contraires venus de la Maison Blanche. Faisant craindre une récession mondiale, les tarifs douaniers de Donald Trump, et en parallèle, la décision de l’Opep + d’augmenter son offre plus vite que prévu, ont fait plonger en avril le prix du brut à son plus bas niveau depuis quatre ans, sous les 60 dollars le baril.
Les perspectives ne s’améliorent pas : les prévisionnistes de l’ensemble du secteur, de Wall Street à l’Agence internationale de l’énergie (AIE) en passant par l’Opep, ont tous revu à la baisse leurs prévisions pour le reste de l’année, et pour 2026.
Dans son rapport sur le marché du pétrole qui vient de paraître, l’AIE a ainsi réduit de près d’un tiers les projections de cette année concernant l’augmentation de la demande, de 1,03 million à 730 000 de barils par jour, «l’escalade des tensions commerciales ayant eu un impact négatif sur les perspectives économiques». Environ la moitié de cette baisse serait due à la réduction de la demande aux Etats-Unis et en Chine. Ses projections pour 2026 sont encore plus faibles, avec une