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Interview

Avec son Pacte sur la migration et l’asile, «l’Union européenne organise un endiguement migratoire»

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Migrants, réfugiés... face à l'exodedossier
Sauf surprise, le Parlement européen devrait adopter ce mercredi un paquet législatif visant notamment à contenir l’arrivée de migrants sur le continent. Pour l’historien Patrick Weil, le texte manque de vision et d’intelligence sur la situation concrète au sein de l’Union.
Le long de sa frontière avec la Turquie, la Grèce a renforcé ses contrôles et a construit un haut mur en béton. A Poros, en avril 2023. ( Nicolas Economou/NurPhoto via AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 9 avril 2024 à 18h18
(mis à jour le 9 avril 2024 à 18h18)

C’est une saga longue de près de quatre ans qui devrait prendre fin ce mercredi. Après le Conseil des ministres de l’Union, en décembre, le Parlement européen devrait à son tour définitivement adopter le «Pacte sur la migration et l’asile», un paquet de dix règlements et trois recommandations proposés par la Commission européenne en septembre 2020 afin de renforcer le contrôle aux frontières extérieures de l’UE. Sauf surprise de dernière minute, les oppositions étant fortes entre ceux qui dénoncent une «Europe forteresse» et ceux qui voudraient encore durcir le Pacte.

L’historien spécialiste de l’immigration Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, auteur, notamment, de la France et ses étrangers et de De la laïcité en France (Folio, Gallimard) estime que ce Pacte, tout à sa logique répressive, ne répond pas aux défis économique et démographique auxquels l’Union est confrontée.

La droite et l’extrême droite, qui surfent sur la question à deux mois des élections européennes, affirment que l’Europe est une passoire migra